Poème 'Le « Mayflower »' de Louis-Honoré FRÉCHETTE dans 'Les Oiseaux de neige'

Le « Mayflower »

Louis-Honoré FRÉCHETTE
Recueil : "Les Oiseaux de neige"

À Miss Mary Garfield.

Voyez-vous ce vaisseau qui plonge dans la lame ?
On lit un nom de fleur à sa poupe sculpté ;
C’est le berceau d’un peuple au gré des flots porté :
L’Ange de l’avenir le protège et l’acclame.

Ceux qui le montent fuient un sol persécuté,
Emportant avec eux les droits sacrés de l’âme ;
Et l’on voit, dans les plis de leur noble oriflamme,
Flotter au vent du ciel le mot de LIBERTÉ.

Ils s’en vont au désert ― ô sainte confiance ! ―
Pour y servir leur Dieu suivant leur conscience,
Sans s’incliner devant aucun vain oripeau…

Et, destins inouïs, ces preux au front austère
Qui cherchaient pour prier un libre coin de terre,
Sur la moitié du monde ont planté leur drapeau.

(1880)

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Commentaires

  1. Le Dragon et le Crapaud
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    Un Dragon, échappant à tant de fines lames,
    Arpentait la campagne en toute liberté.
    Face aux fiers chevaliers, il savait s'occulter ;
    Il se voulait prudent, ce dont nul ne le blâme.

    Car si, au long des jours, l'on est persécuté,
    Cette ciconspection s'installe au fond de l'âme ;
    On vit à petit feu, parfois même sans flamme,
    On devient très obscur, c'est la nécessité.

    Notre Dragon jamais ne remettait sa vie
    Entre les mains d'un tiers ; il n'avait nulle envie
    Qu'on le mît en morceaux dans le fond d'un tripot.

    Un détail, toutefois, (ô remarque futile !) :
    Pas plus gros qu'un lombric n'était notre Reptile,
    Juste de quoi remplir le ventre d'un Crapaud.

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