Au fils d’un poëte
Enfant, laisse aux mers inquiètes
Le naufragé, tribun ou roi ;
Laisse s’en aller les poëtes !
La poésie est près de toi.Elle t’échauffe, elle t’inspire,
Ô cher enfant, doux alcyon,
Car ta mère en est le sourire,
Et ton père en est le rayon.Les yeux en pleurs, tu me demandes
Où je vais, et pourquoi je pars.
Je n’en sais rien ; les mers sont grandes ;
L’exil s’ouvre de toutes parts.Ce que Dieu nous donne, il nous l’ôte,
Adieu, patrie ! adieu, Sion !
Le proscrit n’est pas même un hôte,
Enfant, c’est une vision.Il entre, il s’assied, puis se lève,
Reprend son bâton et s’en va.
Sa vie erre de grève en grève
Sous le souffle de Jéhovah.Il fuit sur les vagues profondes,
Sans repos, toujours en avant.
Qu’importe ce qu’en font les ondes !
Qu’importe ce qu’en fait le vent
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Victor HUGO
Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français, considéré comme l’un des plus importants écrivains romantiques de langue française. Fils d’un général d’Empire souvent... [Lire la suite]
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J'entends ces paroles profondes
Et mon coeur s'élance en avant,
Rêvant d'aller au fil des ondes,
Rêvant de monter dans le vent.
Ambiphants
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De quel trésor sont-ils en quête,
Trésor d’archevêque ou de roi ?
Cherchent-ils, comme les poètes,
Le bonheur sous un humble toit ?
Un blanc papillon les inspire,
Une sirène, un alcyon,
Un petit troll les fait sourire,
Une fleur captant un rayon.
Toi qui me lis, ne me demande
Pas vers où ce beau troupeau part,
Puisque mon ignorance est grande,
Sans le moindre mot de leur part.