Poème 'Nocturne' de Jules BRETON dans 'Les champs et la mer'

Nocturne

Jules BRETON
Recueil : "Les champs et la mer"

À Gabriel Marc.

La nuit se mêle encore à de vagues pâleurs ;
L’étoile naît, jetant son reflet qui se brouille
Dans la mare dormante où croupit la grenouille.
Les champs, les bois n’ont plus ni formes ni couleurs.

Leurs calices fermés, s’assoupissent les fleurs.
Entrevue à travers le brouillard qui la mouille,
La faucille du ciel fond sa corne et se rouille.
La brume égraine en bas les perles de ses pleurs.

Les constellations sont à peine éveillées,
Et les oiseaux, blottis sous les noires feuillées,
Goûtent, le bec sous l’aile, un paisible repos.

Et dans ce grand sommeil de l’être et de la terre,
Longtemps chante, rêveuse et douce, des crapauds
Mélancoliquement la flûte solitaire.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Voici de l'aube la pâleur
    Où le paysage se brouille.
    Au loin s'envole une grenouille,
    Je ne sais de quelle couleur.

    Au vert pâturage, une fleur
    A ses pétales qui se mouillent.
    Un arrosoir au jardin rouille,
    On dirait qu'il verse des pleurs.

    Mon âme est à peine éveillée.
    Le potager sent la feuillée ;
    C'est un temps de léger repos.

    Grenouille survolant la terre,
    Tu es prise par les crapauds
    Pour un archange solitaire.

Rédiger un commentaire

Jules BRETON

Portait de Jules BRETON

Jules Aldolphe Aimé Louis Breton, né à Courrières (Pas-de-Calais) le 1er mai 1827 et mort à Paris le 5 juillet 1906, est un peintre et poète français. Son père, Marie-Louis Breton, est maire de Courrières. Sa mère meurt alors qu’il n’a que quatre ans. Il étudie tout d’abord au collège Saint-Bertin à Saint-Omer... [Lire la suite]

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS