Poème 'Fin d’Année' de Émile VERHAEREN dans 'Toute la Flandre'

Fin d’Année

Émile VERHAEREN
Recueil : "Toute la Flandre"

Sous des cieux faits de filasse et de suie,
D’où choit morne et longue la pluie,
Voici pourrir
Au vent tenace et monotone,
Les ors d’automne ;
Voici les ors et les pourpres mourir.

O vous qui frémissiez, doucement volontaires,
Là-haut, contre le ciel, tout au long du chemin,
Tristes feuilles comme des mains,
Vous gisez, noires, sur la terre.

L’heure s’épuise à composer les jours ;
L’autan comme un rôdeur, par les plaines circule ;
La vie ample et sacrée, avec des regrets sourds,
Sous un vague tombeau d’ombre et de crépuscule,
Jusques au fond du sol se tasse et se recule.

Dites, l’entendez-vous venir au son des glas,
Venir du fond des infinis là-bas,
La vieille et morne destinée ?
Celle qui jette immensément au tas
Des siècles vieux, des siècles las,
Comme un sac de bois mort, l’année.

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Commentaires

  1. Village au soleil d’hiver
    (Un soleil presque invisible) ;
    Les gens arpentent, paisibles,
    Ce minuscule univers.

    Aux jardins, plus rien de vert,
    Mais une vie intangible
    Sous le miroir infrangible
    Du ciel, à présent désert.

    Quand reviendront les oiseaux ?
    Quand verdiront les roseaux
    Alentour des pierres plates ?

    Mais l’hiver a ses chansons ;
    Même, le soir, nous dansons :
    Ça réchauffe nos pénates.

    http://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/10/saveurs-hivernales/

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