Les Pauvres
Il est ainsi de pauvres coeurs
Avec, en eux, des lacs de pleurs,
Qui sont pâles, comme les pierres
D’un cimetière.Il est ainsi de pauvres dos
Plus lourds de peine et de fardeaux
Que les toits des cassines brunes,
Parmi les dunes.Il est ainsi de pauvres mains,
Comme feuilles sur les chemins,
Comme feuilles jaunes et mortes,
Devant la porte.Il est ainsi de pauvres yeux
Humbles et bons et soucieux
Et plus tristes que ceux des bêtes
Sous la tempête.Il est ainsi de pauvres gens,
Aux gestes las et indulgents,
Sur qui s’acharne la misère,
Au long des plaines de la terre.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- S'il était vrai
- Les Meules qui Brûlent
- Les Vêpres
- Les Saints, les Morts, les Arbres et le Vent
- Que nous sommes encor heureux et fiers de...
- La glycine est fanée et morte est...
- Comme à d'autres, l'heure et l'humeur
- Lorsque ta main confie, un soir...
- Sois-nous propice et consolante encor...
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire