Poème 'L’Étable' de Émile VERHAEREN dans 'Les Flamandes'

L’Étable

Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Flamandes"

Et pleine d’un bétail magnifique, l’étable,
A main gauche, près des fumiers étagés haut,
Volets fermés, dormait d’un pesant sommeil chaud,
Sous les rayons serrés d’un soleil irritable.

Dans la moite chaleur de la ferme au repos,
Dans la vapeur montant des fumantes litières,
Les boeufs dressaient le roc de leurs croupes altières
Et les vaches beuglaient très doux, les yeux mi-clos.

Midi sonnant, les gars nombreux curaient les auges
Et les comblaient de foins, de lavandes, de sauges,
Que les bêtes broyaient d’un lourd mâchonnement ;

Tandis que les doigts gourds et durcis des servantes
Étiraient longuement les mamelles pendantes
Et grappillaient les pis tendus, canaillement.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Neuf rois minuscules
    ----------------------------

    J’ai vu neuf petits rois avec leurs connétables,
    Leurs fous, leurs chambellans et leurs vieux maréchaux,
    Trônant dans un jardin, sous le ciel déjà chaud,
    Jugeant de durs procès, d’une voix irritable.

    C’était un temps d’automne, à peu près supportable ;
    Le repas, ordonné par les grands sénéchaux,
    Commençait par un plat de petits artichauts,
    Les verres étaient pleins d’un petit vin de table.

    Les valets dégustaient des pâtes dans des auges,
    Dont la sauce, bien verte, avait un goût de sauge,
    On les voyait perdus dans leurs mâchonnements.

    Leur vin était versé par de roses servantes
    Auxquelles ils disaient des choses captivantes ;
    Elles s’embellissaient de leur étonnement.

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS