Poème 'Londres' de Émile VERHAEREN dans 'Les Soirs'

Londres

Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Soirs"

Et ce Londres de fonte et de bronze, mon âme,
Où des plaques de fer claquent sous des hangars,
Où des voiles s’en vont, sans Notre-Dame
Pour étoile, s’en vont, là-bas, vers les hasards.

Gares de suie et de fumée, où du gaz pleure
Ses spleens d’argent lointain vers des chemins d’éclair,
Où des bêtes d’ennui bâillent à l’heure
Dolente immensément, qui tinte à Westminster.

Et ces quais infinis de lanternes fatales,
Parques dont les fuseaux plongent aux profondeurs,
Et ces marins noyés, sous des pétales
De fleurs de boue où la flamme met des lueurs.

Et ces châles et ces gestes de femmes soûles,
Et ces alcools en lettres d’or jusques au toit,
Et tout à coup la mort parmi ces foules,
O mon âme du soir, ce Londres noir qui traîne en toi !

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Commentaires

  1. Je me suis promené dans la ville batave,
    Il y a de cela, peut-être, bien des ans.
    Je revois, près des ponts et des canaux luisants,
    Les maisons possédant une entrée sur leur cave.
    *
    On voit les visiteurs avancer d'un air grave,
    Le décor de la ville est des plus apaisants.
    Or, combien de bourgeois, combien de paysans
    Ont contemplé ces murs qui aux canaux se lavent?
    *
    Quelques boutiques n'ont pas l'air d'être un commerce,
    Plutôt un vieux salon où des dames conversent
    Avec des romanciers, avec des ingénieurs.
    *
    En rêve je revois ces éclairages rouges,
    Un monde de douceur, tout l'inverse d'un bouge,
    Tièdes chapelles pour la Mère du Seigneur.

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