Poème 'Soirs' de Henry BATAILLE

Soirs

Henry BATAILLE

Il y a de grands soirs où les villages meurent
Après que les pigeons sont rentrés se coucher.
Ils meurent, doucement, avec le bruit de l’heure
Et le cri bleu des hirondelles au clocher…
Alors, pour les veiller, des lumières s’allument,
Vieilles petites lumières de bonnes soeurs,
Et des lanternes passent, là-bas dans la brume…
Au loin le chemin gris chemine avec douceur…
Les fleurs dans les jardins se sont pelotonnées,
Pour écouter mourir leur village d’antan,
Car elles savent que c’est là qu’elles sont nées…
Puis les lumières s’éteignent, cependant
Que les vieux murs habituels ont rendu l’âme,
Tout doux, tout bonnement, comme de vieilles femmes.

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Commentaires

  1. Villages s'endormant, on peut croire qu'ils meurent
    Au temps où le soleil finit de se coucher.
    Lorsque l'on n'entend plus tinter les claires heures,
    Et que le vieux sonneur déserte son clocher.

    Pourtant, quand vient la nuit, maint jeune coeur s'allume,
    Maint promeneur du soir visite une âme soeur
    En suivant le chemin qui se noie dans la brume ;
    Ce n'est point temps de mort, mais de grande douceur.

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Henry BATAILLE

Portait de Henry BATAILLE

Henry Bataille est un dramaturge et poète français né à Nîmes le 4 avril 1872, décédé à Rueil-Malmaison le 2 mars 1922 dans sa propriété du « Vieux Phare ». D’une famille bourgeoise (son père était magistrat à la cour d’appel de Paris) originaire du département de l’Aude, il perdit... [Lire la suite]

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