Poème 'La Barque' de Émile VERHAEREN dans 'Les Bords de la Route'

La Barque

Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Bords de la Route"

Il gèle et des arbres pâlis de givre clair
Montent au loin, ainsi que des faisceaux de lune ;
Au ciel purifié, aucun nuage ; aucune
Tache sur l’infini silencieux de l’air.

Le fleuve où la lueur des astres se réfracte
Semble dallé d’acier et maçonné d’argent ;
Seule une barque est là, qui veille et qui attend,
Les deux avirons pris dans la glace compacte.

Quel ange ou quel héros les empoignant soudain
Dispersera ce vaste hiver à coups de rames
Et conduira la barque en un pays de flammes
Vers les océans d’or des paradis lointains ?

Ou bien doit-elle attendre à tout jamais son maître,
Prisonnière du froid et du grand minuit blanc,
Tandis que des oiseaux libres et flagellant
Les vents, volent, là-haut, vers les printemps à naître ?

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Commentaires

  1. Décidément, ceci est tout sauf clair.
    Quel animal est bleu comme la lune ?
    Les grands auteurs ici ne sont d'aucune
    Aide à comprendre, ou ça m'en a tout l'air.

    Ah, Verhaeren, ta gloire se réfracte.
    Elle est de plomb, elle qui fut d'argent ;
    Et ton génie, qui veille et qui attend,
    Est prisonnier de sa science compacte.

    Quel bon pinard sera versé soudain,
    Dispersant tous les brouillards où ils rament,
    Quel mot savant, dans le livre des Flammes
    Dévoilera les paradis lointains ?

    Combien sinistre est le destin des Maîtres,
    Comme il est noir dans ce grand minuit blanc !
    Et leur esprit, qui se va flagellant,
    Ne sait quel jour, enfin, il va renaître.

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