Poème 'Ma chambre' de Marceline DESBORDES-VALMORE dans 'Elégies'

Ma chambre

Marceline DESBORDES-VALMORE
Recueil : "Elégies"

Ma demeure est haute,
Donnant sur les cieux ;
La lune en est l’hôte,
Pâle et sérieux :
En bas que l’on sonne,
Qu’importe aujourd’hui
Ce n’est plus personne,
Quand ce n’est plus lui !

Aux autres cachée,
Je brode mes fleurs ;
Sans être fâchée,
Mon âme est en pleurs ;
Le ciel bleu sans voiles ,
Je le vois d’ici ;
Je vois les étoiles
Mais l’orage aussi !

Vis-à-vis la mienne
Une chaise attend :
Elle fut la sienne,
La nôtre un instant ;
D’un ruban signée,
Cette chaise est là,
Toute résignée,
Comme me voilà !

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Commentaires

  1. J'aime ce poème très court, il visualise parfaitement le décor, les sentiments ,la mélancolie d'une jeune femme près de sa fenêtre à rêver de l'homme qu'elle a aimé.. Il est écrit très finement , j'adore....

  2. Manoir de l’archiduc
    -----------------

    Vers ce palais de pierre, ancestrale demeure,
    Sont tracés des sentiers que personne ne suit ;
    Tout autour, le grand parc, le potager, le puits
    Sont de spectres peuplés, et de rêves qui meurent.

    Ces lieux, qui ont connu des époques meilleures,
    Ont encore des fleurs, des feuilles et des fruits ;
    Personne n’a besoin, d’ailleurs, de ces produits,
    Personne en ce jardin ne voit passer les heures

    Un grand donjon se dresse ainsi qu’un noir beffroi,
    Les murs ont reflété de nobles destinées ;
    Mais à l’heure où j’écris, ils dorment dans le froid.

    Où est l’archiduchesse au parfum de jasmin ?
    L’archiduc la regrette à longueur de journée,
    Les derniers serviteurs s’en vont par les chemins.

  3. Main dans la main,

    – Je suis seule chez moi et grande et ma demeure,
    Quand j’invite un homme, jamais il ne me suis,
    J’ai pensé à me pendre à la corde du puits,
    Plutôt qu’attendre en vain, il vaut mieux que je meure.

    – Avec quelques efforts, ta vie serait meilleure,
    Tiens, vois par exemple comment tu te conduits
    Tous les samedis soirs dans les boites de nuits ;
    Un litre de Whisky et dès la première heure !

    – Ah ! J’en était sûre, tu vas recommencer,
    « Ma fille tu bois trop, penses à ta destinée… »
    Mais j’ai faut une cure et rien a avancé.

    Sa mère repartie, toque un beau pèlerin,
    Dès le premier regard une passion est née,
    Et c’est main dans la main qu’ils vont sur les chemins.

    https://wordpress.com/view/misquette.wordpress.com

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Marceline DESBORDES-VALMORE

Portait de Marceline DESBORDES-VALMORE

Marceline Desbordes-Valmore, née à Douai le 20 juin 1786 et morte à Paris le 23 juillet 1859, est une poétesse française. Elle est la fille d’un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. À la fin de 1801, après un séjour à Rochefort et à Bordeaux, Marceline et sa mère... [Lire la suite]

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