Un soir (II)
Sous ce funèbre ciel de pierre,
Voûté d’ébène et de métaux,
Voici se taire les marteaux
Et s’illustrer la nuit plénière,
Voici se taire les marteaux
Qui l’ont bâtie, avec splendeur,
Dans le cristal et la lumière.Tel qu’un morceau de gel sculpté,
Immensément morte, la lune,
Sans bruit au loin, ni sans aucune
Nuée autour de sa clarté,
Immensément morte, la lune
Parée en son grand cercueil d’or
Descend les escaliers du Nord.Le cortège vierge et placide
Reflète son voyage astral,
Dans les miroirs d’un lac lustral
Et d’une plage translucide ;
Reflète son voyage astral
Vers les dalles et les tombeaux
D’une chapelle de flambeaux.Sous ce ciel fixe de lagune,
Orné d’ébène et de flambeaux,
Voici passer, vers les tombeaux,
Les funérailles de la lune.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Émile VERHAEREN
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d’Anvers, Belgique, le 21 mai 1855 et mort à Rouen le 27 novembre 1916, est un poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes... [Lire la suite]
- J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie
- Les Meules qui Brûlent
- Les Vêpres
- Sois-nous propice et consolante encor...
- L'Ombre est Lustrale et l'Aurore Irisée
- Le clair jardin c'est la santé
- Si d'autres fleurs décorent la maison
- La glycine est fanée et morte est...
- Les Saints, les Morts, les Arbres et le Vent
- Lorsque s'épand sur notre seuil la neige...
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire