02 – La lumière t’enrobe en sa flamme mortelle…
La lumière t’enrobe en sa flamme mortelle.
Et pensive, pâle et dolente, tu t’appuies
contre le crépuscule et ses vieilles hélices
tournant autour de toi.Muette, mon amie,
à cette heure des morts seule en la solitude,
emplie du feu vivant,
du jour détruit pure héritière.Sur le noir de ta robe une grappe du jour,
et de la nuit les immenses racines
ont poussé d’un seul coup à partir de ton âme,
ce qui se cache en toi s’en retourne au dehors.
Un peuple pâle et bleu ainsi s’en alimente
et c’est de toi qu’il vient de naître.Ô grandiose et féconde et magnétique esclave
de ce cercle alternant le noir et le doré
dressée, tente et parfais ta vive création
jusqu’à la mort des fleurs. Qu’en elle tout soit triste.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Pablo NERUDA
Pablo Neruda, nom de plume de Ricardo Eliecer Neftalí Reyes Basoalto, est un poète, écrivain, diplomate, homme politique et penseur chilien, né le 12 juillet 1904 à Parral (province de Linares, Chili), mort le 23 septembre 1973 à Santiago du Chili. Sa mère, doña Rosa Basoalto, institutrice, meurt deux mois après sa naissance.... [Lire la suite]
- 17 - En pensant, en prenant des ombres au...
- 13 - J'ai marqué peu à peu l'atlas blanc...
- 11 - Presque en dehors du ciel, ancre entre...
- 07 - Incliné sur les soirs je jette un...
- 14 - Ton jouet quotidien c'est la clarté du...
- 03 - Immensité des pins, rumeur brisée des...
- Pauvres gosses
- 08 - Abeille blanche, ivre de miel, toi qui...
- 09 - Ivre de longs baisers, ivre des...
- 19 - Fille brune, fille agile, le soleil qui...
- 014 - Tu joues tous les jours avec la... (3)
- La Nuit dans l'Ile (3)
- 08 - Abeille blanche, ivre de miel, toi qui... (2)
- Le poète (2)
- 01 - Corps de femme, blanches collines,... (1)
- 02 - La lumière t'enrobe en sa flamme... (1)
- 06 - Je me souviens de toi telle... (1)
- 13 - J'ai marqué peu à peu l'atlas blanc... (1)
- 15 - J'aime quand tu te tais, parce que tu... (1)
- 18 - Ici je t'aime... (1)
Flèche extravagante
----------
Armes d’une fée méconnue,
Ce sont la flèche et l’arc d’assaut ;
Survolant la terre et les eaux,
Le tir atteint toute chair nue.
Sur ses amants, sur leurs rivaux,
La magicienne tire à vue ;
Elle le fait sans retenue,
Comme un faucon prend les oiseaux.
De cette pointe adamantine
Périssent les âmes mutines ;
Et la dame dit « C’est tant mieux ».
Surtout, ne te mets pas en tête
De te munir d’une arbalète ;
Tu vises mal, tu es trop vieux.