Poème 'Admira et Bosko' de Fano

Admira et Bosko

Fano

Tant de larmes subies
Pour tant d’armes brandies
Tant de souffrance à vie
Et d’avenirs détruits

Mais deux enfants s’enlacent
L’amour porte leurs noms
Chacun venant d’en face
Qu’importe le canon

Ils s’aimaient bien avant
Que leurs pères ne s’étripent
Emportant par le sang
Leurs valeurs et principes

Alors les deux amants
Sur le pont des martyres
Observés des deux camps
Ne veulent pas mourir

Mais encore s’aimer
Bosko et Admira
Qu’un tireur embusqué
De sa folie tuera

Mais deux enfants s’enlacent
L’amour porte leurs noms
Chacun venant d’en face
Qu’importe le canon

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Commentaires

  1. Quel poème si sensible, si sensible à faire couler les larmes ! On a le cœur hautement angoissé face à la cruauté des hommes, face à leur aveuglement. Même s'ils pouvaient lire ce poème si touchant, si existentiel, si événementiel, ils n'y trouveraient ni sens ni beauté, parce que l'âme de l'homme moderne est ennemie de la poésie, de l'amour, des nobles valeurs de la vie simple et fraternelle. Ce poème gracieux et si riche, déploie par amour pour l'existence, les thèmes du destin et des larmes, de l'adulte et de l'enfant, de l'amour et du mépris de la vie, de l'humanité et de la guerre, de l'enfant et de l'avenir. Ce texte poétique est un puissant procès contre la société moderne qui méprise les valeurs, tue la vie et piège l'avenir. Pourtant cet amour-rencontre entre Admira et Bosko était les prémices d'un monde uni, aimant, fraternel et solidaire. Ce poème invite aujourd'hui à la déconstruction de l'homme moderne.
    Sur le plan esthétique, nom et canon riment. C'est la science au service de la vie et de la mort. Il y a encore des riches esthétiques à explorer dans ce poème ! Moi, je mets mon point final ici. Bravo Fano.

  2. Merci Michel pour ce nouveau commentaire. Comme d'habitude il est à lui seul un poème. Vous avez analysé bien mieux que je ne pourrais le faire ce poème. Je vous remercie pour votre sensibilité. Admira et Bosko ont vraiment existés et ce drame s'est déroulé à Sarajevo en 1993. Je ne l'ai jamais oublié. Je pense souvent à ces deux jeunes gens sacrifiés sur l'autel de la folie humaine.

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