Poème 'Mon père a fait faire un étang' de Alfred JARRY dans 'Les Minutes des Sables mémorial'

Accueil > Les poètes > Poèmes et biographie de Alfred JARRY > Mon père a fait faire un étang

Mon père a fait faire un étang

Alfred JARRY
Recueil : "Les Minutes des Sables mémorial"

Mon père a fait faire un étang,
C’est le vent qui va frivolant,
Il est petit, il n’est pas grand,
C’est le vent qui vole, qui frivole,
C’est le vent qui va frivolant.

Il est petit, il n’est pas grand,
Trois canards blancs s’y vont baignant.

Trois canards blancs s’y vont baignant,
Le fils du roi les va chassant.

Le fils du roi les va chassant
Avec un p’tit fusil d’argent.

Avec un p’tit fusil d’argent
Tira sur celui de devant.

Tira sur celui de devant,
Visa le noir, tua le blanc.

Visa le noir, tua le blanc,
Ô fils du roi, qu’tu es méchant.

Ô fils du roi qu’tu es méchant,
D’avoir tué mon canard blanc,

D’avoir tué mon canard blanc,
Après la plume vint le sang,

Après la plume vint le sang,
Après le sang l’or et l’argent.

Après le sang l’or et l’argent,
C’est le vent qui va frivolant,
Après le sang, l’or et l’argent,
C’est le vent qui vole, qui frivole,
C’est le vent qui va frivolant.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Ce poème n'est pas de Jarry : c'est une vieille chanson populaire (Recueil de chansons populaires, par E. Rolland, 1883)

    Ce poème en enlève la fin :

    Après la plume vint le sang.
    Après le sang, l'or et l'argent.

    Après le sang, l'or et l'argent.
    Que ferons-nous de tant d'argent?

    Que ferons-nous de tant d'argent?
    Nous mettrons nos fill's au couvent

    Nous mettrons nos fill's au couvent
    Et nos garçons au régiment

    Et nos garçons au régiment.
    Si nos fill's ne veul' point d' couvent

    Si nos fill's ne veul' point d' couvent
    Nous la marierons richement.

  2. Je trouve plusieurs références à Jarry, mais cette chanson semble en effet être d'avantage d'origine populaire.

    On retrouve en Bretagne une chanson très ressemblante : "Derrière chez nous y'a t'un étang".

    Derrière chez nous y'a t'un étang
    Dites moi ma brunette

    Derrière chez nous y'a t'un étang
    Dites moi ma brunette

    Dites moi donc ma brunette
    Oh dites moi donc oui ou non

    Dites moi donc ma brunette
    Oh dites moi donc oui ou non

    Les canes de mon père vont s'y baignant
    Dites moi ma brunette

    Les canes de mon père vont s'y baignant
    Dites moi ma brunette

    Dites moi donc ma brunette
    Oh dites moi donc oui ou non

    Dites moi donc ma brunette
    Oh dites moi donc oui ou non

    Le fils du Roi qu'est si méchant
    Il a tué mon canard blanc
    Il a tiré si fort dedans
    Que la plume en volait au vent
    Après la plume on voit le sang
    Après le sang l'or et l'argent
    Que ferons nous de tant d'argent
    Nous mettrons nos filles au couvent
    Et nos garçons au régiment

  3. Mon père est un orang-outan,
    Et moi je suis un canard blanc ;
    Tous deux nous avons peur du vent
    Du joli vent qui va soufflant.

    Le vent vient de Clermont-Ferrand,
    Le vent s’en vient de Perpignan ;
    Le vent s’en va vers le Soudan,
    Le vent va vers le Kurdistan.

    J’aimerais être un pélican,
    Et mon père un grand cormoran,
    Ou l’un et l’autre un fier milan ;

    On nous verrait alors planant
    Même parmi les ouragans,
    Avec nos ailes de Titans !

    Mon père est un orang-outan,
    Et moi je suis un canard blanc ;
    Tous deux nous avons peur du vent
    Du joli vent qui va soufflant.

  4. Mon père est un paysan breton
    Et moi pour lui un « bon à rien » ;
    D’un même front schizoïdien
    Au même monde nous butons...

    J'ai une amie à Perpignan
    Et un oncle à Clermont-Ferrand.
    Certains pass’ l'été au Soudant
    Et la Noël au Court Distant.

    Deux pieds, deux mains, cela fait quatre,
    Dix doigts tapotant sur l’ordi,
    Qu'y a-t-il encor que j’ai pas dit ?

    Je n’ sais pas trop c’ que j’aim’rais être.
    Je m'échine à me disparaître,
    M'oublier dans le disparâtre.

Rédiger un commentaire

Alfred JARRY

Portait de Alfred JARRY

Alfred Jarry, né à Laval (Mayenne) le 8 septembre 1873 et mort à Paris le 1er novembre 1907, est un poète, romancier et dramaturge français. Alfred Jarry est le fils d’Anselme Jarry, négociant puis représentant en commerce, et de Caroline Quernest. En 1878, il est inscrit comme élève dans la division des minimes du petit... [Lire la suite]

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS