Poème 'Oh ! ce bonheur' de Émile VERHAEREN dans 'Les Heures Claires'

Oh ! ce bonheur

Émile VERHAEREN
Recueil : "Les Heures Claires"

Oh ! ce bonheur
Si rare et si frêle parfois
Qu’il nous fait peur

Nous avons beau taire nos voix
Et nous faire comme une tente,
Avec toute ta chevelure,
Pour nous créer un abri sûr,
Souvent l’angoisse en nos âmes fermente.

Mais notre amour étant comme un ange à genoux
Prie et supplie
Que l’avenir donne à d’autres que nous
Même tendresse et même vie,
Pour que leur sort, de notre sort, ne soit jaloux.

Et puis, aux jours mauvais, quand les grands soirs
Illimitent, jusques au ciel, le désespoir,
Nous demandons pardon à la nuit qui s’enflamme
De la douceur de notre âme.

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Commentaires

  1. Plus que toi, plus que moi, notre amour voudrait vivre.
    Si nous lui refusons nos textes et nos voix,
    Il parle à nos deux coeurs lorsque nul ne nous voit,
    Il va dans ta musique et au long de mes livres.
    *
    Si pour un bref instant l'un de nous le délivre,
    Il garde le pouvoir et prend force de loi
    Et son commandement ne nous laisse aucun choix,
    Et cela jusqu'au point que nos deux coeurs sont ivres.
    *
    Et puis il faut dormir, et vient le lendemain,
    On redevient sérieux, on se reprend en main,
    Aux violentes passions on accorde une trêve.
    *
    Mais quand revient le soir, et quand sonne minuit
    Et que le lourd sommeil a dissous les ennuis,
    Ta voix me dit des mots illuminant mes rêves.

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