Poème 'Il y a comme un grand vent…' de Moun

Il y a comme un vent de grande solitude
Qui souffle, silencieux, sur la page du jour,
Néglige le meilleur et sème l’habitude,
Et blâme la clepsydre et son triste parcours.

Il ne sont pas si loin ces instants romanesques
Quand nos cheveux volaient sous la risée du soir,
Que tes mains dessinaient de jolies arabesques
Sur mon visage pur et printanier d’espoir.

Illusions condamnées à rôder sur la grêve,
La semelle plombée de raison et vertu
Et le souffle mauvais ébouriffant le rêve
En oublie son parfum dans un malentendu.

Puis naît l’apaisement et le temps se raccroche
Aux bribes d’un bonheur fardé du souvenir
Réel ou impromptu, indemne de reproche,
Qui confie au matin, l’envie de repartir.

Mai 2014