Poème 'Joyau des dieux' de leutcha

Joyau des dieux

leutcha

Moi !…moi !…joyau des dieux
jaillie des profondeurs de l’utérus
mon identité diluer
dans la folle métamorphose
d’une panthère sans croc ni griffe
et sans les taches de son manteau
pour un pays de félicité promis aux pauvres en esprit
kaï ! les pieds sur terre
je m’élance avec les fils de la Mondanité
comme un aigle aux yeux crevés
vers le port -
perle de mes ingénieuses prouesses
et le port s’ouvre pour happer mon âme

Sous mes yeux
un immense miroir bleu ensorcelle mes sens
des nues tombent des flèches d’or
le port s’ouvre plus vaste
sur un océan de pâles lampadaires
et court le sillage de mes pas
de fourmis des électrons amies
sur la fragile berge de ma vallée de sueur
et de matins écarlates
et j’écoute sans ouvrir mon cœur
moi
vapeur de fragiles sagesses
vernis de ma pauvre nature
j’écoute
mais danse le tango de mon siècle
moi bulle d’air
génie des rêves de marbre
pressés de libérer mon vieux port
de la couverture des forêts et des savanes
port ouvert au défilé
des diamants enfantant des années de sang
des siècles gérés par de savants renards
des vanneaux bouffant l’œil des lucioles

Et moi joyau des dieux
savant explorateur
je pénètre dans le port par la porte
des insatiables et incurables appétits de la Modernité
et sans cesse j’écoute
la voix des ondes de ma chair
emporté par le vent de mes éprouvettes
et lance avec succès
les nouveautés de mes labos
et le monde en chœur applaudit
et fier de toujours attraper l’éclisse
des riches raisins de la vie
me voilà debout à la proue
de mon port achalandé de piteux destins
et à la poupe comme à la proue
je prends dans mes mains les vipères
vaincs les profondeurs marines
mais la vie dans mes mains
un mystère est rebelle à ma puissance
et mon port avance
dans l’ivresse des crimes du progrès
guidé par mes satellites -
les dieux de mes nouveaux cieux
et à la poupe comme à la proue
je m’élance
hors des horizons de mon univers -
enclos des prairies noircies au mazout
insensible aux cris et aux pleurs
rythmant les jours et les nuits
du morne destin de mon port
au dos rejetée de mes rêves
la Sagesse des lumières de la Parole
ô folie des génies de mon savant port
et sans répit je m’équipe
inspiré par le succès de mes éprouvettes
pour l’envol vers la mer des étoiles
séduit par mes monuments d’acier et de béton armé
tours de Babel bâties sur le sable
sur le sable
et dans mon sombre port j’ai pour unique bonheur
éternellement assuré mon lit de terre

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