Poème 'La ville' de leutcha

La ville

leutcha

La ville a son puissant amant
le plaisir endormi aux bras des penchants
la ville a sa fidèle maîtresse
l’ivresse assise au logis de la mollesse

La ville se fiche de ses deux amies
la police terreur des bandits
la Vertu mettant à nu les vices

La ville adore ses trois insaisissables ennemis
le vin avec son lit dans les caniveaux
l’argent- agent des amants du sang
et la prostituée ruine des destins frivoles

L’amant de la ville est une envoûtante reine
la maîtresse de la ville est un vilain serpent
les amies de la ville sont des gourous immortels
les ennemis de la ville sont des tyrans invincibles

La ville a ses chapelles et ses querelles
sa jeunesse et ses mollesses
sa presse et ses recettes
ses liesses et ses détresses
ses amours et ses remous
ses fards et ses fardeaux
ses coûts et ses couteaux
ses bars et ses badauds
ses taudis et ses souris
ses messies et ses repris
ses génies et ses folies

La ville a ses rues et ses ruses
ses cars et ses casseurs
ses vues et ses bévues
ses loups et ses voyous
ses tours et ses tourterelles
ses belles et ses poubelles
ses rails et ses murailles
ses poux et ses pousseurs
ses ripailles et ses hommes de paille

La ville a ses échos et ses écolos
ses commandos et ses complots
ses bordels et ses rebelles
ses vertus et ses corrompus
ses cybers et ses vipères
ses armes et ses larmes
ses maires et ses misères

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