Poème 'Plume vivante' de leutcha

Mots – visions arrachées au temple de la Lyre
ouvrant péniblement les portes de l’Olympe
bataillant sans cesse pour jaillir en étincelles
de lumières de l’antre de l’Ombre
tenant la voix des rêves
pour ouvrir des horizons nouveaux
miroirs aux couleurs des gisements du cœur
chantre des échos du Temps
foyer d’inépuisables nouveautés
ô plume vivante
debout au fronton du monde
un rayon de soleil
forçant ton regard hors des basses terres
pour pénétrer le labyrinthe des hauteurs éthérées
il te faut escalader les cercles brûlants
des nouvelles sensations
ne te fie pas aux lueurs des premiers rayons
aux pépites brillant sur la mer des signes
creuse
creuse toujours
avec l’encre du cœur ou le burin de l’esprit
au-delà du visible dorment les plus beaux fleurons
une touche distraite et l’art perd sa couronne d’or
un pas
encore un pas
pour étreindre l’éclat
au fond d’un o d’un è
d’un p d’un m ou d’un e
fais jaillir des roses au centre des marécages
et en bassins de diamants mue nos étangs de merdes
les tempêtes du temps les vents de l’histoire
le vernis vont noircir et les murs fissurer
ô plume
sois un sonnet de marbre
où sombrent les vers fanés
pour toujours renaître au matin de la parole qui fleurit la vie
parole incantatoire
qu’aucun cœur ne peut jeter dans un désert
ô épopée des éternités de lumières
communiant avec l’âme et la terre
pour toujours assaisonner demain
de chants de poésie