Poème 'Tous Les Arbres – Mémoires De Songes' de pablonaudet

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Tous Les Arbres – Mémoires De Songes

pablonaudet

Loin me mènent les songes, jusqu’aux rivages
Du pays où les frontières ne sont que des mirages
Les os des bêtes sauvages
Y forment des forêts aux étourdissants feuillages
Elle, elle se tenait là
La tête entre les bras
Aux pieds d’un pin de saison
Aux épines faites d’arêtes de poissons
On ne distinguait pas son visage
Mais elle chantait cette chanson
Truffée de passages
Composés par les oiseaux
Le temps s’était arrêté
Vers quatre heures de l’après-midi
Les épines dorsales avaient jauni
Mais les bois demeuraient garnis
Le sentier, à fleur de la falaise
Prenait d’affolants détours
A moins que ce ne soit mon inconscient
Qui me jouait encore des tours
Le vent soufflait toujours
En faisant des demi-tours
La petite fille pleurait
Se plaignant de n’avoir jamais connu l’amour
Et cela suffit
A ce jeune cheval fou
Au galop, de transpercer la nuit
Croyant mille démons à ses trousses !
La marée était au plus bas
Le cœur des rochers en éclats
Quelques-uns avaient fin de croire
Que chaque petit grain de sable
De la plus immense des plages
Valaient l’équivalent de cent kilos d’or
Sans ça, qui aurait pu deviner
Que les arbres étaient morts ?
Que tous les arbres de la forêt
N’étaient faits que d’os ?
Tous les yeux de la nuit
Avaient enfin compris
Le vent soufflait dehors
Répétant inlassablement
Que tous les arbres étaient morts
Tous les arbres étaient morts !

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