Poème 'Art des gourous modernes' de leutcha

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Art des gourous modernes

leutcha

Je suis une forêt aux sons mystérieux
où l’arbre ne communique plus
ni avec les racines
ni avec les branches
les feuilles et les fleurs les ruisseaux et les poissons
ne chantent plus en chœur
où l’abeille dans la ruche
honore la cire et non le miel
je suis au rayon de l’esprit
une forêt aux symboles brouillés
ouverts aux cercles des vers clairs-obscurs
les symboles de ma nouvelle forêt ne chantent plus
la clarté étincelante du verbe
sur la route savante de l’art
je suis un embrouillamini enchanteur
qui sème la turbulence au pays des sens
je suis au rayon de l’esprit
une forêt de symboles clinquants –
cymbales et airains retentissants
une correspondance d’insondables harmonies
l’art éthéré
l’art des vers énigmatiques
l’art tocard –
cénacle des gourous modernes
que ma forêt saigne sous les tirs des cyclones
que la mer boxe les côtes de nos rives
et jette par terre blés et vignes
l’art éthéré l’art tocard
habillant de silence les dragons contemporains
se bouche les oreilles
colore les roses à l’envers et à l’encan
et ferme les yeux aux mauvais vins du destin
et cet alcool pétillant de malices
enivre l’art moderne
ouais
on n’écrit plus pour déclencher l’alarme
on n’écrit plus pour enjoliver la nuit
on n’écrit plus pour capter les raisins du destin
on n’écrit plus pour faire exploser le verbe
on n’écrit plus pour remuer le cœur des leaders
on n’écrit plus pour étancher les appétits de la vie
on écrit pour tromper la soif du lecteur
on écrit pour l’orgueil de l’ivresse des mots
et fermer l’art à l’intelligence commune
on écrit pour embobiner le plaisir de l’oreille
et jeter de la poudre aux yeux du bon sens
on écrit sans l’immortel cachet du génie de la muse
au nom d’un art libéré et sans la croix
ouais
la cité peut gémir sous le feu des canons
le cœur peut saigner de peines et de douleurs
la merde et les vices inonder notre part de bonheur
l’enfant se nourrir de misères ou de cris de détresses
l’art n’a plus ni cœur ni raison
ses deux merveilleuses lampes
aujourd’hui il se vautre dans la décrépitude
pour vanter
des nuages et des étoiles sans azur la beauté
et l’ego passionnel des drames individuels
l’art narcissique
de mes deux plages de l’existence

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