Poème 'L’Île' de Marie NOËL dans 'Chants d’arrière-saison'

L’Île

Marie NOËL
Recueil : "Chants d’arrière-saison"

Solitude au vent, ô sans pays, mon Île,
Que les barques de loin entourent d’élans
Et d’appels, sous l’essor gris des goélands,
Mon Île, mon lieu sans port, ni quai, ni ville,

Mon Île où s’élance en secret la montagne
La plus haute que Dieu heurte du talon
Et repousse… Ô Seule entre les aquilons
Qui n’a que la mer farouche pour compagne.

Temps où se plaint l’air en éternels préludes,
Mon Île où l’Amour me héla sur le bord
D’un chemin de cieux qui descendait à mort,
Espace où les vols se brisent, Solitude.

Solitude, Aire en émoi de Cœur immense
Qui sans cesse jette au large ses oiseaux,
Sans cesse au-dessus d’infranchissables eaux,
Sans cesse les perd, sans cesse recommence.

Désolation royale, terre folle
Que berce l’abîme entre ses bras massifs,
Mon Île, tu tiens un Silence captif
Qu’interroge en vain la houle des paroles.

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Commentaires

  1. Navigation nocturne
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    Naviguer sans jamais voir d'îles,
    Sans voir de goélands,
    Naviguer d'un mouvement lent,
    Ne pas songer aux villes.

    Ne jamais songer aux montagnes,
    S'asseoir sur ses talons
    Pour se baigner dans l'aquilon
    De Grande Garabagne.

    Franchir ainsi la mer immense,
    Le pays des oiseaux,
    Franchir d'infranchissables eaux,
    Les eaux de la démence.

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