Poème 'L’éclatante victoire de Sarrebruck' de Arthur RIMBAUD dans 'Poésies'

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L’éclatante victoire de Sarrebruck

Arthur RIMBAUD
Recueil : "Poésies"

remportée aux cris de Vive l’Empereur !

Au milieu, l’Empereur, dans une apothéose
Bleue et jaune, s’en va, raide, sur son dada
Flamboyant ; très heureux, – car il voit tout en rose,
Féroce comme Zeus et doux comme un papa ;

En bas, les bons Pioupious qui faisaient la sieste
Près des tambours dorés et des rouges canons,
Se lèvent gentiment. Piton remet sa veste,
Et, tourné vers le Chef, s’étourdit de grands noms !

A droite, Dumanet, appuyé sur la crosse
De son chassepot, sent frémir sa nuque en brosse,
Et :  » Vive l’Empereur !!!  » – Son voisin reste coi…

Un schako surgit, comme un soleil noir… – Au centre,
Boquillon rouge et bleu, très naïf, sur son ventre
Se dresse, et, – présentant ses derrières – :  » De quoi ?… « 

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Commentaires

  1. Transfiguration d’un petit lézard
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    Ce lézard s’illumine en une apothéose
    Bleue et jaune, un habit qu’on dirait de gala.
    Flamboyant , très heureux, il voit sa vie en rose,
    Il trouve un paradis au jardin que voilà.

    En bas, quelques fourmis rangeant diverses choses ;
    Les tournesols dorés et les mauves lilas,
    Se dressent gentiment. Le lézard se repose,
    Savourant le trésor qu’un ange dévoila.

    Nul hôte du jardin ne se montre féroce,
    La citrouille jamais ne se change en carrosse,
    Pas même un chant d’oiseau, le lézard reste coi...

    Un bousier surgit, comme un soleil noir... — Au centre,
    Un lombric rouge et blanc, très naïf, sur son ventre
    S’avance et se tortille, il cherche, on ne sait quoi.

  2. Cet arbre se croit un phénix
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    L’arbre-phénix est prêt pour son apothéose
    Et son dernier oiseau ce marin s’en alla.
    Le feu brûle assez fort, la flamme n’est pas rose,
    C’est un bûcher d’enfer au jardin que voilà.

    Qu’un arbre en use ainsi, peu fréquente est la chose ;
    Il crée de la stupeur chez son frère lilas
    Et chez les grands rochers qui au bois se reposent,
    Lui qui cette intention jamais ne dévoila.

    Le feu brûle bien fort, mais il n’est pas féroce,
    L’arbre n’éprouve point de tortures atroces ;
    Un certain inconfort, mais il reste de bois.

    Puis son tronc s’obscurcit, comme un fantôme, au centre
    Du brasier rouge et blanc qui l’avale en son ventre.
    Il ne renaîtra pas, mais ça le laisse froid.

  3. Deuxième vers, « ce matin ».

  4. Manoir de l’empereur Alexandre
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    En son palais d’été, l’empereur se repose,
    Ce n’est plus la saison des dîners de gala ;
    Personne au beau jardin ne regarde les roses,
    Un aigle, ce matin, pourtant, les survola.

    L’empereur, méditant sur de futiles choses,
    Voit danser un insecte à l’ombre d’un lilas ;
    Je crois que désormais il faut qu’il se repose,
    Son corps et son esprit sont terriblement las.

    Ce monarque fut juste et ne fut pas féroce,
    Modeste fut sa table et sobre son carrosse;
    Et dans sa chambre, il n’eut qu’un petit lit de bois.

    Ses beaux jours sont finis, dans la vieillesse il entre,
    Mais il n’est pas vaincu, il a du coeur au ventre;
    Nul ne le prendra pour une bête aux abois.

  5. Premier vers (retouche) ----- l'empereur parle en prose

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Arthur RIMBAUD

Portait de Arthur RIMBAUD

Arthur Rimbaud (Jean Nicolas Arthur Rimbaud) est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville, dans les Ardennes, et mort le 10 novembre 1891 à l’hôpital de la Conception à Marseille. Lycéen brillant et poète précoce, Arthur Rimbaud excelle dans les compositions latines, parmi lesquelles on trouve ses plus... [Lire la suite]

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