Poème 'Oiseaux' de Louise de VILMORIN dans 'Fiançailles pour rire'

Oiseaux

Louise de VILMORIN
Recueil : "Fiançailles pour rire"

Partout autour de moi des oiseaux de théâtre
Sifflent des valses lentes qui me font pleurer
Et lorsque leurs ombres contre le mur de plâtre
Traversent mon ombre, je leur crie : « Arrêtez
Assassins, c’est par l’ombre que je suis sensible,
Le reflet de ma vie met mes jours en danger,
Un cœur de rêve y bat mes rêves impossibles,
D’un coup d’aile en ce cœur on peut m’assassiner »

1939

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Commentaires

  1. Les oiseaux du Maître
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    Ils savent imiter le cri du pélican
    Et du manoir ils sont les défenseurs farouches ;
    Ce sont de forts gaillards, et non des oiseaux-mouches,
    Sur le chemin de ronde on les voit claudicant.

    Je les crois passereaux d’une espèce ignorée ;
    Jaunes dans leurs débuts, comme sont les poussins,
    Mais, une fois grandis, fort larges du bassin,
    Ouvrant au grand soleil leurs pupilles dorées.

    Ils montrent au combat leur courage éclatant,
    Faisant fuir au lointain les corbeaux de Satan ;
    Et, tel un troubadour, les chante l’oiseau-lyre.

    -- Or, quel est votre nom, volatiles divins ?
    -- Il ne nous a pas plu, jusqu’ici, d’en élire,
    Tu peux nous appeler «oiseaux buveurs de vin».

  2. Drôles d'oiseaux!

  3. Oiseaux transcendants
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    Nous chantons les splendeurs de la terre et des eaux,
    Nous admirons surtout la nature sauvage ;
    Nous pouvons voyager vers de lointains rivages,
    Nous célébrons le chêne et vantons le roseau.

    Sur Terre, aucun endroit n’a de plus beaux oiseaux,
    Nulle part on ne voit de si nobles plumages ;
    La sirène se tait face à notre ramage,
    Les fileuses de mort délaissent leur fuseau.

    Les arbres, contemplant le soleil qui décline,
    Méditent sur leur vie et dans le vent s’inclinent ;
    Le plus âgé d’entre eux nous parle gentiment.

    Ils vivent comme nous la présence divine ;
    Quant aux humains, très peu désormais la devinent,
    Car leur monde est atteint de désenchantement.

  4. Papesse des oiseaux
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    Huppe de majesté, en visite à Saint-Pierre,
    Deux de ses cardinaux marchent à ses côtés ;
    L’un d’eux est son cousin, l’autre est le Chat Botté,
    Ces deux-là sont vraiment des chercheurs de lumière.

    La cloche les salue de sa voix familière,
    Le Pape dit les mots du Bénédicité ;
    Par la vue de la Huppe il est tout excité,
    Il la voudrait choisir pour sa seule héritière.

    Le Fils du Charpentier débouche une bouteille,
    Il récite un sonnet dont chacun s’émerveille ;
    La musique sacrée fait un boucan d’Enfer.

    La Huppe a remplacé le Pape sur son trône,
    Aux gens du peuple elle a donné des pièces jaunes
    Frappées à l’effigie du Prince Lucifer.

  5. Sagesse des oiseaux
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    Nul oiseau n’a l’âme cruelle,
    Ni l’aigle ni le passereau ;
    Ni le vénérable corbeau,
    Ni l’amoureuse tourterelle.

    L’un prend un ami sous son aile,
    L’autre me dit d’aimables mots ;
    Le pinson prêche sous l’ormeau,
    La grive boit sous la tonnelle.

    Pour avoir sauvé la fourmi,
    La colombe est sauvée aussi ;
    La Fontaine en fit un poème.

    Oiseaux qui savez l’art d’aimer
    Sans pour autant vous enflammer,
    Cent mille poètes vous aiment.

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Louise de VILMORIN

Portait de Louise de VILMORIN

Louise Levêque de Vilmorin, dite Louise de Vilmorin, est une écrivaine française née le 4 avril 1902 à Verrières-le-Buisson (Essonne) où elle est morte le 26 décembre 1969. Née dans le château familial d’une célèbre famille de botanistes et grainetiers, elle se fiance en 1923 à Antoine de Saint-Exupéry mais épouse... [Lire la suite]

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