21 – Quelle grandeur rend l’homme vénérable ?…
Quelle grandeur rend l’homme vénérable ?
Quelle grosseur ? quel poil ? quelle couleur ?
Qui est des yeux le plus emmielleur ?
Qui fait plus tôt une plaie incurable ?Quel chant est plus à l’homme convenable ?
Qui plus pénètre en chantant sa douleur ?
Qui un doux luth fait encore meilleur ?
Quel naturel est le plus amiable ?Je ne voudrais le dire assûrément,
Ayant Amour forcé mon jugement ;
Mais je sais bien, et de tant je m’assure,Que tout le beau que l’on pourrait choisir,
Et que tout l’art qui aide la Nature,
Ne sauraient accroître mon désir.
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Louise LABÉ
Louise Labé née Louise Charly en 1524 à Lyon, décédée le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes, est une poétesse française. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance.
Elle était la femme de Perin, riche marchand de cordes, qui possédait plusieurs maisons à Lyon.... [Lire la suite]
- 08 - Je vis, je meurs : je me brûle et me...
- 14 - Tant que mes yeux pourront larmes...
- 18 - Baise m'encor, rebaise-moi et baise...
- 02 - Ô beaux yeux bruns, ô regards...
- Élégies I - Au temps qu'Amour...
- 24 - Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé...
- 01 - Non havria Ulysse
- 11 - Ô doux regards, ô yeux pleins de...
- 09 - Tout aussitôt que je commence à...
- 07 - On voit mourir toute chose animée...
- 20 - Prédit me fut que devait fermement...
- 06 - Deux ou trois fois bienheureux le...
- 17 - Je fuis la ville, et temples, et tous...
- 10 - Quand j'aperçois ton blond chef,...
- Élégies III - Quand vous lirez...
- 23 - Las! que me sert que si parfaitement...
- Sonnet de la belle cordière
- Élégies II - D'un tel vouloir...
- 12 - Oh, si j'étais en ce beau sein ravie...
- 13 - Luth compagnon de ma calamité...
- 14 - Tant que mes yeux pourront larmes... (10)
- 18 - Baise m'encor, rebaise-moi et baise... (7)
- 15 - Pour le retour du Soleil honorer,... (4)
- 07 - On voit mourir toute chose animée... (3)
- 09 - Tout aussitôt que je commence à... (3)
- 13 - Luth compagnon de ma calamité... (3)
- 16 - Après qu'un temps la grêle et le... (3)
- 24 - Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé... (3)
- 04 - Depuis qu'Amour cruel empoisonna... (2)
- 21 - Quelle grandeur rend l'homme... (2)
Propos printaniers
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-- Quel trait veux-tu, licorne vénérable ?
Quelle grosseur ? Quel bois ? Quelle couleur ?
Choisis la flèche, animal de valeur,
Par où viendra ton amour incurable.
-- Quel trait, dis-tu ? Nul ne m’est convenable !
Je sais qu’amour est source de douleur,
Je sais qu’on peut échapper au malheur
En n’ayant point de compagnon d’étable.
-- C’est une erreur, licorne, assurément,
Contre l’amour de porter jugement :
Il appartient aux lois de la Nature.
-- Si j’existais, sans doute ce désir
S’imposerait, ne me laissant choisir ;
Il n’en est rien ! Je suis illusion pure.
Chameau d’azur
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D’azur se montre un chameau vénérable,
Ses deux parents eurent même couleur ;
Garde ton cap, animal de valeur,
Pour toi, le ciel n’est pas inexorable.
Tous les chemins sont pour toi convenables ;
Ton vaillant corps résiste à la douleur,
Ton bel esprit évite le malheur,
Car tu n’es point un animal d’étable.
-- J’aime la vie, poète, assurément,
Ta vive plume a fait bon jugement,
Point n’ai sujet de blâmer la Nature.
Mais en mon coeur, un reste de désir
Parfois me fait contre raison choisir ;
Mon âme craint de ne plus être pure.