Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change…
Auprès de ce beau teint, le lys en noir se change,
Le lait est basané auprès de ce beau teint,
Du cygne la blancheur auprès de vous s’éteint
Et celle du papier où est votre louange.Le sucre est blanc, et lorsqu’en la bouche on le range
Le goût plait, comme fait le lustre qui le peint.
Plus blanc est l’arsenic, mais c’est un lustre feint,
Car c’est mort, c’est poison à celui qui le mange.Votre blanc en plaisir teint ma rouge douleur,
Soyez douce du goût, comme belle en couleur,
Que mon espoir ne soit démenti par l’épreuve,Votre blanc ne soit point d’aconite noirci,
Car ce sera ma mort, belle, si je vous trouve
Aussi blanche que neige, et froide tout ainsi.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Commentaires
Rédiger un commentaire
Théodore Agrippa d'AUBIGNÉ
Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, et mort le 9 mai 1630 à Genève, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Théodore décide alors de rédiger la plus grande... [Lire la suite]
- Bien que la guerre soit âpre, fière et...
- Oui, mais ainsi qu'on voit en la guerre...
- Au tribunal d'amour, après mon dernier...
- Ce doux hiver qui égale ses jours...
- Voici la mort du ciel en l'effort...
- Complainte à sa dame
- Mais quoi ! c'est trop chanté, il faut...
- Prière du matin
- Nos désirs sont d'amour la dévorante...
- Misères
- Dans le parc de Thalcy, j'ai dressé deux...
- Soubs la tremblante courtine...
- Pressé de désespoir, mes yeux flambants je...
- Quand mon esprit jadis sujet à ta colère...
- Est-il donc vrai qu'il faut que ma vue...
- Mais quoi ! déjà les Cieux s'accordent à...
- Ô divine Inconstance, aie pitié de moi...
- Tout cela qui sent l'homme à mourir me...
- À longs filets de sang ce lamentable...
- Quand du sort inhumain les tenailles...
- Accourez au secours de ma mort violente... (3)
- Un clairvoyant faucon en volant par... (3)
- J'ouvre mon estomac, une tombe sanglante... (2)
- Puisque le cors blessé, mollement estendu (2)
- Au temps que la feille blesme... (2)
- Contre la présence réelle (2)
- En un petit esquif éperdu, malheureux... (2)
- Extase (2)
- Je sens bannir ma peur et le mal que... (2)
- Nos désirs sont d'amour la dévorante... (2)
Épanouissement
----------
Quand un canard bizarre en beau cygne se change,
Il doit, à grands efforts, assumer son destin ;
Porteur d’un feu vivant qui jamais ne s’éteint,
Son coeur ne craindra rien, malgré ce sort étrange.
Il est devenu grand sans devenir un ange,
Cette métamorphose, Andersen la dépeint ;
Il n’abandonne pas les canards, ses copains,
Lui qui bien volontiers les mêmes poissons mange.
Ayant la même joie et la même douleur,
Ils n’ont aucun besoin d’avoir même couleur ;
Nullement l’un d’entre eux les autres ne réprouve.
Même avec le corbeau qui peut sembler noirci,
Un vrai terrain d’entente au fil des jours ils trouvent ;
La diversité règne, et c’est fort bien ainsi.