Poème 'Est-il rien de plus vain qu’un songe mensonger…' de Jean-Baptiste CHASSIGNET dans 'Mespris de la vie et consolation contre la mort'

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Est-il rien de plus vain qu’un songe mensonger…

Jean-Baptiste CHASSIGNET
Recueil : "Mespris de la vie et consolation contre la mort"

Est-il rien de plus vain qu’un songe mensonger,
Un songe passager vagabond et muable ?
La vie est toutefois au songe comparable
Au songe vagabond muable et passager :

Est-il rien de plus vain que l’ombrage leger,
L’ombrage remuant, inconstant, et peu stable ?
La vie est toutefois à l’ombrage semblable
À l’ombrage tremblant sous l’arbre d’un verger :

Aussi pour nous laisser une preuve asseurée
Que cestte vie estoit seulement une entree
Et depart de ce lieu, entra soudainement

Le sage Pythagore en sa chambre secrette
Et ny fust point si tost, ô preuve bien tost faite !
Comme il en ressortist encor plus vistement.

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Commentaires

  1. Langage du serpent
    ----------------

    En rêve, j’entendis l’animal mensonger
    Qui n’avait point quitté son vieil arbre immuable.
    Le serpent est parfois aux anges comparable,
    Bien plus, certainement, qu’aux humains passagers.

    Le trompeur discourait sous l’ombrage léger,
    Grandement conforté par sa posture stable,
    Et sa parole était à l’ombrage semblable,
    À l’ombre qui s’étend sous l’arbre du verger.

    -- Serpent, d’où tires-tu cette langue assurée ?
    Et du séjour d’Eden, qui t’a permis l’entrée ?
    -- Humain, tu es pourvu d’esprit, soudainement ?

    Le fruit qui t’a nourri de sa vertu secrète
    N’était pas inutile, et la preuve en est faite ;
    Mais il te manque encore un peu d’entraînement.

  2. Saint Ophis === Ἅγιος Όφις
    ---------------------------

    Des menteurs comme moi me disent mensonger,
    Moi qui détiens pourtant la sagesse immuable.
    Les mensonges de Dieu sont aux miens comparables,
    N’apportant aux humains qu’un doute passager.

    Je dis de jolis mots, badinage léger,
    Pas de quoi chambouler votre coeur, il est stable
    Et par sa fermeté aux grands arbres semblable
    Qui dispensent leur ombre en vos nobles vergers.

    De toute vérité mon âme est assurée,
    Qui de moi sortira comme elle y est entrée ;
    Et comment devenir menteur, soudainement ?

    Mon esprit n’entretient nulle ruse secrète,
    Je ne suis qu’un serpent, que d’autres soient prophètes,
    Car moi, je n’en veux pas, c’est trop d’entraînement.

  3. Régatiers

    Qu’elle m’est supérieure est un brin mensonger,
    Pour preuve son courage est loin d’être immuable,
    Au mien, en tous les cas, il n’est pas comparable,
    C’est même à en pleurer tant il est passager.

    Par exemple, un matin, un coup de vent léger,
    Fit que nos dériveurs étaient un peu instables,
    Sa réaction, alors, fut en tout point semblable,
    À celle d’un renard surpris par un berger.

    Elle choisit de faire un demi-tour, d’emblée,
    Et rejoignit, du port, en toute hâte, l’entrée,
    Difficile d’agir si peu sereinement !

    Quand à moi, j’ai bravé cette mini-tempète,
    Pourtant ma technique est loin d’être parfaite,
    Par rapport à elle, j’ai peu d’entrainement.

  4. Régatiers

    Qu’il me soit supérieur est un brin mensonger,
    Pour preuve son courage est loin d’être immuable,
    Au mien, en tous les cas, il n’est pas comparable,
    C’est même à en pleurer tant il est passager.

    Par exemple, un matin, un coup de vent léger,
    Fit que nos dériveurs étaient un peu instables,
    Sa réaction, dès lors, fut en tout point semblable,
    À celle d’un louvard surpris par un berger ;

    Elle choisit de faire un demi-tour, d’emblée,
    Et rejoignit, du port, en toute hâte, l’entrée,
    Difficile d’agir si peu sereinement !

    Quand à moi, j’ai bravé cette mini-tempète,
    Alors que ma technique est loin d’être parfaite,
    La sienne est meilleure, question d'entrainement.

  5. Qu’il me soit supérieur est un brin mensonger,
    La faute à son courage qui n'est pas immuable,
    Au mien, en tous les cas, il n’est pas comparable,
    C’est même à en pleurer tant il est passager.

    Par exemple, un matin, un coup de vent léger,
    Fit que nos dériveurs étaient un peu instables,
    Sa réaction, dès lors, fut en tout point semblable,
    À celle d’un louvard surpris par un berger ;

    Elle choisit de faire un demi-tour, d’emblée,
    Et rejoignit, du port, en toute hâte, l’entrée,
    Difficile d’agir si peu sereinement !

    Quand à moi, j’ai bravé cette mini-tempète,
    Alors que ma technique est loin d’être parfaite,
    La sienne est meilleure, question d'entrainement.

  6. Régatiers,

    Qu’il me soit supérieur est un brin mensonger,
    La faute à son courage qui n'est pas immuable,
    Au mien, en tous les cas, il n’est pas comparable,
    C’est même à en pleurer tant il est passager.

    Par exemple, un matin, un coup de vent léger,
    Fit que nos dériveurs étaient un peu instables,
    Sa réaction, dès lors, fut en tout point semblable,
    À celle d’un louvard surpris par un berger ;

    Elle choisit de faire un demi-tour, d’emblée,
    Et rejoignit, du port, en toute hâte, l’entrée,
    Difficile d’agir si peu sereinement !

    Quand à moi, j’ai bravé cette mini-tempète,
    Alors que ma technique est loin d’être parfaite,
    La sienne est meilleure, question d'entrainement.

  7. Planète Trou Noir
    ------------

    Sur la planète-trou sont des gens mensongers
    Qui pratiquent entre eux des ruses immuables.
    Quelques-uns aux photons se disent comparables,
    Cet air de ressemblance, il n’est que passager.

    D’autres sont, me dit-on, des neutrinos légers,
    Imperceptibles corps, particules instables,
    Et les derniers seraient à des protons semblables,
    Dont quelquefois les quarks pourraient bien émerger.

    La course de cet astre est fort mal assurée :
    N’ayant pas de sortie, mais juste des entrées,
    Son champ de gravité varie soudainement.

    Un démon sort pourtant, par une issue secrète,
    Afin d’impressionner la foule stupéfaite :
    Mais nous pouvons lutter, grâce à nos sacrements.

  8. Paon pythagorique
    ------------------

    Mon plumage et mon cri ne sont point mensongers,
    Car tous deux sont témoins de ma gloire immuable ;
    À nul être emplumé je ne suis comparable,
    Et je ne plane point dans les vents passagers.

    Mon regard est profond, mon pas n’est pas léger,
    Je suis un dieu vivant, un personnage stable ;
    Il faut aller fort loin pour trouver mon semblable,
    Moi qui fus le gardien des tout premiers vergers.

    Vous pouvez admirer ma démarche assurée
    Aux jardins du Palais, car j’y ai mes entrées ;
    Si j’élève ma voix ce n’est point vainement.

    Puis, je sais lire aussi l’écriture secrète
    Inventée par Adam, qui servit aux prophètes
    Pour maîtriser l’Orgueil et son déchaînement.

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Jean-Baptiste CHASSIGNET

Portait de Jean-Baptiste CHASSIGNET

Jean-Baptiste Chassignet (1571-1635) est un poète baroque français. Né à Clairac en Agenais, alors terre d’Empire, Jean-Baptiste CHASSIGNET est le fils d’un médecin. Il reçoit une formation humaniste, étudie le droit à l’université de Dole où il obtient son doctorat, ce qui le mène à une carrière d’avocat... [Lire la suite]

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