Poème 'La fontaine' de Rainer Maria RILKE dans 'Vergers'

La fontaine

Rainer Maria RILKE
Recueil : "Vergers"

Je ne veux qu’une seule leçon, c’est la tienne,
fontaine, qui en toi-même retombes, -
celle des eaux risquées auxquelles incombe
ce céleste retour vers la vie terrienne.

Autant que ton multiple murmure
rien ne saurait me servir d’exemple ;
toi, ô colonne légère du temple
qui se détruit par sa propre nature.

Dans ta chute, combien se module
chaque jet d’eau qui termine sa danse.
Que je me sens l’élève, l’émule
de ton innombrable nuance !

Mais ce qui plus que ton chant vers toi me décide
c’est cet instant d’un silence en délire
lorsqu’à la nuit, à travers ton élan liquide
passe ton propre retour qu’un souffle retire.

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Commentaires

  1. Hôtes de ces bois
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    Nous fûmes célébrés par Jean de La Fontaine,
    Sous son arbre il pouvait rêvasser tout un jour;
    Peut-être songeait-il à de vaines amours,
    À moins qu’il ne jugeât la condition humaine.

    Il regardait sans fin chuter les fruits du chêne,
    Se félicitant qu’ils ne fussent pas trop lourds ;
    Nos voix ne tombaient point dans l’oreille d’un sourd,
    Car au fil de son oeuvre il nous mettait en scène.

    Il sut représenter notre âme et notre corps,
    Il disait notre vie ainsi que notre mort ;
    Nous disions entre nous « Cet homme nous ressemble ».

    Qui sait quelle valeur nous eûmes, à ses yeux ?
    Sans doute il nous tenait pour des enfants de Dieu,
    Non pour des agrégats que le hasard assemble.

  2. Saison des plumages
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    Chez le bouquiniste,
    Livre d'ornithologie,
    Pages printanières.

  3. Lunar black hole
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    Cette lune imite un trou noir,
    C'est un galactique entonnoir
    Qui sait absorber ses victimes
    À la façon d'un tamanoir.

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