L’appel
Priape, dieu clément qui fleuris les vergers,
Je te consacre, afin que tu veuilles m’entendre,
Des bouquets de persil, des feuilles d’orangers
Et la première cosse où gonflent les pois tendres…Toi qui ris aux amants dans le fond des jardins,
Mènes vers moi Daphnis, le chevrier farouche :
Jaloux du cours égal de mes clames destins,
Eros a tendu l’arc meurtrier de sa bouche.Pourquoi ne vient-il pas comme d’autres bergers
Suspendre à ma maison des branches d’hyacinthe ?
Nul avant lui n’aurait d’un caprice léger
Dénoué le ruban dont ma tunique est ceinte.- Daphnis, si tu voulais, sur le chaud de midi
Tu m’aimerais tandis que tes chèvres vont paître,
Je rirais de plaisir sous ton baiser hardi
Et nous boirions ensemble à ma tasse de hêtre.Regarde! mes pieds nus sont comme deux pigeons
Posés légèrement au bord de mes sandales ;
Mes bras luisants, polis et pareils à des joncs,
Ont la fine senteur des huiles végétales.coeurVois mes agneaux laiteux : de leurs belles toisons
Nous ferons une couche à nos baisers offerte ;
Nous compterons les mois à l’odeur des saisons,
Au parfum des fruits mûrs et des roses ouvertes.- O joueur de syrinx! quand le soir violet
Endormira tantôt la cigale sonore,
Viens instruire mon coeur au fond du bois muet,
Des mystères charmants que ma jeuness ignore ;Et demain au matin, par les sentiers mouillés,
Afin d’honorer mieux la nuit initiale,
Nous irons, les bras pleins de bouquets déliés,
Porter à Priapos l’offrande prairiale.
Poème préféré des membres
Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.
Anna de NOAILLES
La comtesse Anna-Élisabeth de Noailles, née princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan, est une poétesse et romancière française, d’origine roumaine, née à Paris le 15 novembre 1876 et morte à Paris le 30 avril 1933. Née à Paris, descendante des familles de boyards Bibescu et Craioveşti de Roumanie, elle est la fille du... [Lire la suite]
- Lorsque l'on n'aime pas, l'on devine, l'on...
- Ce n'est pas lorsque tu semblais
- Tu es comme tu pouvais être
- Un jour où je ne pus comprendre
- J'ai vraiment vécu des jours-tels
- Nous t'avons bien redouté
- Si j'apprenais soudain que, triste,...
- Oui, la douceur est toujours feinte
- Tout ce que nous aimons est déjà sous la...
- Moi seule je connais ta langoureuse allure
- La jeunesse (3)
- Le Temps de vivre (2)
- Pourquoi ce besoin fort et triste (2)
- C'est l'hiver, le ciel semble un toit (2)
- Ce qu'on tolère mal dans un amour extrême (2)
- Je ne veux pas ta vérité (2)
- Le bonheur ainsi que l'ennui (2)
- Bien peu de cœurs sont désirants (2)
- Impérieux mais indolent (2)
- Le hasard et les jours passent d'un pied... (2)
Commentaires
Aucun commentaire
Rédiger un commentaire