Poème 'L’Attente' de Rainer Maria RILKE

L’Attente

Rainer Maria RILKE

C’est la vie au ralenti,
c’est le cœur à rebours,
c’est une espérance et demie:
trop et trop peu à son tour.

C’est le train qui s’arrête en plein
chemin sans nulle station
et on entend le grillon
et on contemple en vain

penché à la portière,
d’un vent que l’on sent, agités
les prés fleuris, les prés
que l’arrêt rend imaginaires.

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Commentaires

  1. Effondrement d'une civilisation
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    Sa Majesté ralentie
    Semble marcher à rebours ;
    Ni l'Empire, ni sa vie
    Ne font frémir son coeur lourd.

    L'ennemi est dans la plaine ;
    La cour, en admiration
    Pour le chant d'un noir grillon,
    Ne fait que des choses vaines.

    Un temps pour tout, sur le Terre :
    Pour danser, pour s'agiter,
    Pour transpirer, pour chanter,
    Pour aller au cimetière.

  2. Locomotive exoplanétaire
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    Je progresse le long d’un tunnel plein de vide,
    Traînant des voyageurs en léger attirail ;
    Les uns sont rubiconds, les autres sont livides,
    Contemplant trois soleils que reflètent les rails.

    Au wagon-restaurant, personne n’est avide,
    Ils se rattraperont au caravansérail ;
    Quant à moi, j’obéis au chauffeur impavide
    Qui naquit dans une île aux récifs de corail.

    Le brave contrôleur vient de la lune rouge,
    Il reste au wagon-bar dont rarement il bouge ;
    Il s’en ira dormir quand sonnera minuit.

    Mes quarks chauffent un peu, mes neutrinos s’activent,
    Je t’invoque souvent, dieu des locomotives ;
    Mon coeur s’en satisfait, qui ne craint pas l’ennui.

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