Poème 'Le roi de Thulé' de Gérard de NERVAL dans 'Odelettes'

Le roi de Thulé

Gérard de NERVAL
Recueil : "Odelettes"

Il était un roi de Thulé
A qui son amante fidèle
Légua, comme souvenir d’elle,
Une coupe d’or ciselé.

C’était un trésor plein de charmes
Où son amour se conservait :
A chaque fois qu’il y buvait
Ses yeux se remplissaient de larmes.

Voyant ses derniers jours venir,
Il divisa son héritage,
Mais il excepta du partage
La coupe, son cher souvenir.

Il fit à la table royale
Asseoir les barons dans sa tour ;
Debout et rangée alentour,
Brillait sa noblesse loyale.

Sous le balcon grondait la mer.
Le vieux roi se lève en silence,
Il boit, – frissonne, et sa main lance
La coupe d’or au flot amer !

Il la vit tourner dans l’eau noire,
La vague en s’ouvrant fit un pli,
Le roi pencha son front pâli…
Jamais on ne le vit plus boire.

Poème préféré des membres

ecnaida a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Ce poème n'est pas l'oeuvre de Nerval - il n'a fait que le traduire
    L'original a été crée par J.W. von Goethe en 1774 et fait partie de son recueil Faust
    Le titre original est "Der König von Thule"

  2. Der König in Thule (Goethe)
    ---------------------

    Es war ein König in Thule,
    Gar treu bis an das Grab,
    Dem sterbend seine Buhle
    Einen goldnen Becher gab.

    Es ging ihm nichts darüber,
    Er leert’ ihn jeden Schmaus;
    Die Augen gingen ihm über,
    So oft er trank daraus.

    Und als er kam zu sterben,
    Zählt’ er seine Städt’ im Reich,
    Gönnt’ alles seinen Erben,
    Den Becher nicht zugleich.

    Er saß bei’m Königsmahle,
    Die Ritter um ihn her,
    Auf hohem Vätersaale,
    Dort auf dem Schloß am Meer.

    Dort stand der alte Zecher,
    Trank letzte Lebensgluth,
    Und warf den heiligen Becher
    Hinunter in die Fluth.

    Er sah ihn stürzen, trinken
    Und sinken tief ins Meer,
    Die Augen täten ihm sinken,
    Trank nie einen Tropfen mehr.

Rédiger un commentaire

Gérard de NERVAL

Portait de Gérard de NERVAL

Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, né à Paris le 22 mai 1808 et mort à Paris le 26 janvier 1855, était un poète français. Il passe son enfance dans le Valois, dont les paysages furent source d’inspiration. A Paris, il mène une vie de bohème, fréquente le ‘Cénacle’ de Victor Hugo puis publie une... [Lire la suite]

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS