Poème 'Les joues d’Amaranthe' de Pierre de MARBEUF

Les joues d’Amaranthe

Pierre de MARBEUF

Des roses et des lys filles et soeurs jumelles,
Qui sous un lait caillé doucement tremblotez,
Joues où l’amour joue en toutes privautés,
Et bâtit aux souris des demeures nouvelles,

Lors que vous rougissez, que vos roses sont belles,
Quand l’épine d’honneur veut armer vos beautés,
Le satin de vos lys montrant vos chastetés,
Donne aux amants la peur, et l’amour aux rebelles.

Petits creux, magasins et d’amours et d’appas,
La petite rondeur que vous avez en bas,
Fait que je vous compare aux pommes d’Atalante.

S’il faut pour ce beau fruit mourir, ou bien courir,
Ma course est inégale : il me faut donc mourir,
Si vous ne me donnez vos pommes, Amaranthe.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

  1. Dame des friandises
    --------------------------

    Elle n’imite point la muse, sa jumelle,
    Qui la rime en son coeur souvent fait mijoter ;
    Elle n’est pas non plus dame des privautés,
    Mais comble d’aliments les fringales nouvelles.

    Dans son vaste plateau, que les douceurs sont belles!
    Mais ce que nous mangeons, ce n’est pas leur beauté,
    C’est plutôt leur douceur qu’on aime grignoter :
    À nulle sucrerie notre coeur n’est rebelle.

    Petits creux, grandes faims, on n’y résiste pas,
    On prend le chocolat dans le placard du bas
    Ou l’on ferme ses dents sur le pomme croquante ;

    On peut manger de trop, c’est un risque à courir,
    Mais consommer trop peu, ce n’est pas se nourrir,
    Jamais sobriété ne fut chose marrante.

  2. Troisième vers du deuxième quatrain
    -------------------------------------------

    C'est leur suavité qu'on aime grignoter

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS