Poème 'Les Rêves' de Anna de NOAILLES dans 'Le Cœur innombrable'

Les Rêves

Anna de NOAILLES
Recueil : "Le Cœur innombrable"

À Arthur Bautier.

J’ai rêvé la douceur des joyeuses caresses
Près de la femme aimée, au grand cœur, aux beaux yeux ;
Les femmes, secouant les trésors de leurs tresses,
À mon noir abandon m’ont livré soucieux.

J’ai désiré la gloire. Ô haines vengeresses !
La gloire, dont j’aimais le spectre radieux,
A détourné de moi son bruit et ses ivresses
Et ne m’a rien fait voir que dédains oublieux.

J’ai voulu la richesse éclatante. La folle
Avait depuis longtemps choisi d’autres élus,
Et ne m’a pas donné seulement une obole :

Eh bien, éteignez-vous, ô désirs superflus !
Mais toi, qui seul a pu survivre à la tempête,
Dans mon cœur douloureux, Orgueil, lève la tête !

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS