Poème 'Renaissance' de René-François SULLY PRUDHOMME dans 'Stances et poèmes'

Renaissance

René-François SULLY PRUDHOMME
Recueil : "Stances et poèmes"

Je voudrais, les prunelles closes,
Oublier, renaître, et jouir
De la nouveauté, fleur des choses,
Que l’àge fait évanouir.

Je resaluerais la lumière,
Mais je déplierais lentement
Mon âme vierge et ma paupière
Pour savourer l’étonnement ;

Et je devinerais moi-même
Les secrets que nous apprenons ;
J’irais seul aux êtres que j’aime
Et je leur donnerais des noms ;

Émerveillé des bleus abîmes
Où le vrai Dieu semble endormi,
Je cacherais mes pleurs sublimes
Dans des vers sonnant l’infini ;

Et pour toi, mon premier poème,
O mon aimée, ô ma douleur,
Je briserais d’un cri suprême
Un vers frêle comme une fleur.

Si pour nous il existe un monde
Où s’enchaînent de meilleurs jours,
Que sa face ne soit pas ronde,
Mais s’étende toujours, toujours…

Et que la beauté, désapprise
Par un continuel oubli,
Par une incessante surprise
Nous fasse un bonheur accompli.

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Commentaires

  1. Deux petits dragons verts
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    Les dragons, prunelles mi-closes,
    Nous les voyons se réjouir
    De l'air du temps, de pas grand-chose,
    Des fleurs qu'on voit s'épanouir.

    L'enfant leur montre la lumière,
    Leurs yeux se tournent lentement ;
    Ils plissent un peu les paupières
    Pour marquer leur étonnement ;

    Leur parle la mère elle-même
    Que pour divine nous tenons.
    Ils lui consacrent ce poème
    Qu'ils ont signé de leurs deux noms.

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René-François SULLY PRUDHOMME

Portait de René-François SULLY PRUDHOMME

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901. Fils d’un commerçant, René Armand Prudhomme, qui souhaite devenir ingénieur, fait ses études au lycée Bonaparte,... [Lire la suite]

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