Poème 'Invitation à la valse' de René-François SULLY PRUDHOMME dans 'Les vaines tendresses'

Invitation à la valse

René-François SULLY PRUDHOMME
Recueil : "Les vaines tendresses"

C’était une amitié simple et pourtant secrète :
J’avais sur sa parure un fraternel pouvoir,
Et quand au seuil d’un bal nous nous trouvions le soir,
J’aimais à l’arrêter devant moi tout prête.

Elle abattait sa jupe en renversant la tête,
Et consultait mes yeux comme un dernier miroir,
Puis elle me glissait un furtif : « Au revoir ! »
Et belle, en souveraine, elle entrait dans la fête.

Je l’y suivais bientôt. Sur un signe connu,
Parmi les mendiants que sa malice affame,
Je m’avançais vers elle et, modeste, ingénu :

« Vous m’avez accordé cette valse, madame ? »
J’avais l’air de prier n’importe quelle femme,
Elle me disait : « Oui », comme au premier venu.

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René-François SULLY PRUDHOMME

Portait de René-François SULLY PRUDHOMME

René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901. Fils d’un commerçant, René Armand Prudhomme, qui souhaite devenir ingénieur, fait ses études au lycée Bonaparte,... [Lire la suite]

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