Si quelquefois Amour permet que je respire…
Si quelquefois Amour permet que je respire,
Et que pour un moment j’écoute ma raison,
Mon esprit aussitôt pense à ma guérison,
Tâchant de m’affranchir de ce fâcheux empire.Il est vrai que mon mal ne peut devenir pire,
Qu’un esclave serait honteux de ma prison,
Et que les plus damnés à ma comparaison
Trouveraient justement des matières pour rire.Cloris d’un oeil riant et d’un cœur sans remords,
Me tient dans des tourments pires que mille morts,
Sans espoir que jamais sa cruauté s’amende.Hélas! après avoir à mes douleurs songé,
Je voudrais me résoudre à demander congé,
Mais j’ai peur d’obtenir le don que je demande.
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Théophile de Viau, né entre mars et mai 1590 à Clairac et mort le 25 septembre 1626 à Paris, est un poète et dramaturge français. Poète le plus lu au XVIIe siècle, il sera oublié suite aux critiques des Classiques, avant d’être redécouvert par Théophile Gautier. Depuis le XXe siècle, Théophile de Viau est défini... [Lire la suite]
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