Poème 'Enfant, je m’étais dit et souvent répété…' de Charles-Augustin SAINTE-BEUVE dans 'Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme'

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Enfant, je m’étais dit et souvent répété…

Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
Recueil : "Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme"

Enfant, je m’étais dit et souvent répété :
« Jamais, jamais d’amour ; c’est assez de la gloire ;
« En des siècles sans nombre étendons ma mémoire,
« Et semons ici-bas pour l’immortalité. »

Plus tard je me disais : « Amour et volupté,
« Allez, et gloire aussi ! que m’importe l’histoire ?
« Fantôme au laurier d’or, vierges au cou d’ivoire,
« Je vous fuis pour l’étude et pour l’obscurité. »

Ainsi, jeune orgueilleux, ainsi longtemps disais-je ;
Mais comme après l’hiver, en nos plaines, la neige
Sous le soleil de mars fond au premier beau jour,

Je te vis, blonde Hélène, et dans ce cœur farouche,
Aux rayons de tes yeux, au souffle de ta bouche,
Aux soupirs de ta voix, tout fondit en amour.

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Commentaires

  1. Le jardin et la croix, la plume et l'encrier,
    La salle et le comptoir, les grands auteurs de France :
    De ces quatre propos mon vers tire substance,
    Dans ces quatre sections, mes sonnets sont triés.
    *
    Le jardin est celui qui vit Adam prier,
    La plume au fil des jours me conduit en errance,
    La salle est au conteur dans son exubérance,
    Les auteurs vont cherchant les mots appropriés.
    *
    Tu dis que j'ai produit quelques vers déchirants
    Que l'on doit regrouper en un lieu différent,
    D'amour que refroidit le regard de Saturne ;
    *
    Il est vrai que jadis ma plume a pu nourrir
    Cette étrange passion qui naquit pour mourir :
    Sur ce thème, aujourd'hui, je deviens taciturne.

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