Poème 'Vous étiez sous un arbre, assise en robe blanche…' de Théophile GAUTIER dans 'Poésies nouvelles et inédites'

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Vous étiez sous un arbre, assise en robe blanche…

Théophile GAUTIER
Recueil : "Poésies nouvelles et inédites"

Vous étiez sous un arbre, assise en robe blanche,
Quelque ouvrage à la main, à respirer le frais.
Malgré l’ombre, pourtant, des rayons indiscrets
Pénétraient jusqu’à vous, filtrant de branche en branche.

Ils jouaient sur le sein, sur le col, sur la hanche ;
Vous reculiez le siège ; et puis, l’instant d’après,
Pleuvaient d’autres rayons sur vos divins attraits
Comme des gouttes d’eau d’une urne qui s’épanche.

Apollon, Dieu du jour, essayait de poser
Son baiser de lumière à vos lèvres de rose :
— Un ancien, de la sorte, eût expliqué la chose. —

Trop vif était l’amour, trop brûlant le baiser,
Et, comme la Daphné des Fables de la Grèce,
La mortelle du Dieu repoussait la caresse.

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Commentaires

  1. Le jardin sans la croix
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    La dame et le seigneur en leur prime jeunesse
    Ont vu les fleurs s’ouvrir et les anges voler ;
    Bercés par les chansons des oiseaux bariolés,
    Ils aimaient ce jardin qu’ils admiraient sans cesse.

    Mais au bout de sept jours, le prince et la princesse,
    Ces deux enfants de Dieu, de gloire auréolés,
    Parlèrent au serpent qui les sut enjôler ;
    Or, bien cher fut payé ce moment de faiblesse.

    Ce ne fut plus le temps d’entendre des chansons,
    Mais ce fut le début des pleurs et des frissons :
    Ils me l’ont raconté, le prêtre et la vestale.

    Comment se délivrer de ce mauvais penchant
    Qui nous fit déraper sur la pente fatale ?
    C’est ce que je ne peux vous dire dans ce chant.

  2. Arbre des muses
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    Cet arbre tutélaire, ami de la jeunesse,
    Se souvient mieux que nous de nos jours envolés ;
    Il dansa dans le vent sans jamais s’affoler,
    Un léger chant d’oiseau l’accompagne sans cesse.

    Lui qui ne rencontra ni prince ni princesse,
    Il connut des bergers d’amour auréolés ;
    Cupidon les avait bellement enjôlés,
    Mais l’arbre, pour sa part, n’eut jamais de maîtresse.

    Aucun barde jamais n’en fit une chanson,
    Pas plus qu’on n’a chanté ses voisins les buissons .
    Mais une muse habite en sa forêt natale.

    Quand il sera, plus tard, un vieil arbre penchant,
    Il ira sans frémir vers une issue fatale,
    Mourant sans regretter les muses ni les chants.

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