Poème 'Albertus, 13 – CXXI à CXXII' de Théophile GAUTIER dans 'Albertus'

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Albertus, 13 – CXXI à CXXII

Théophile GAUTIER
Recueil : "Albertus"

CXXI

— Joyeux comme un enfant à la fin de son thème,
Me voici donc au bout de ce moral poëme !
En êtes-vous aussi content que moi, lecteur ?
En vain depuis deux mois, pour clore ce volume,
Mes doigts faisaient grincer et galoper la plume ;
Le sujet paresseux marchait avec lenteur.
Se berçant à loisir sur leurs ailes vermeilles,
Les strophes se groupaient comme un essaim d’abeilles
Ou picoraient sans ordre aux sureaux du chemin.
— Les chiffres grossissaient. La page sur la page
Se couchait moite encore, et moi, perdant courage,
Je me disais toujours : — Demain !

CXXII

— Ce poëme homérique et sans égal au monde
Offre une allégorie admirable et profonde ;
Mais, — pour sucer la moelle il faut qu’on brise l’os,
Pour savourer l’odeur il faut ouvrir le vase,
Du tableau que l’on cache il faut tirer la gaze,
Lever, le bal fini, le masque aux dominos.
— J’aurais pu clairement expliquer chaque chose,
Clouer à chaque mot une savante glose.
— Je vous crois, cher lecteur, assez spirituel
Pour me comprendre. — Ainsi, bonsoir. — Fermez la porte,
Donnez-moi la pincette, et dites qu’on m’apporte
Un tome de Pantagruel.

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