Poème 'À la Présidente' de Théophile GAUTIER dans 'Poésies libertines'

À la Présidente

Théophile GAUTIER
Recueil : "Poésies libertines"

Devant toi l’Éléphant dressant en l’air sa trompe
De son phallus géant décalotte la peau ;
Le régiment qui passe agite son drapeau
Et le foutre jaillit comme par une pompe.

Tu n’as qu’à faire voir pour qu’un saint se corrompe
Ta gorge étincelante où tremble un oripeau ;
Des cardinaux romains sous son rouge chapeau
Le vit pontifical se raidit tant qu’il rompe.

Les nymphes de Rubens remuant le jambon
Livrent des reins moins blancs au flot qui les emperle
Que toi lorsque ton bain sur ton beau corps déferle.

Ton regard dans les cœurs tombe comme un charbon.
Près de toi je vivrais au fond d’une masure :
Il n’est pas de taudis que ton amour n’azure.

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Commentaires

  1. Porteur de quatre cornes
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    C'est le double taureau, qui jamais ne se trompe ;
    Il a son tribunal en un sombre tripot
    Dont les tapisseries ne sont que vieux drapeaux,
    Où la bière est servie à grand refort de pompes.

    Les dons d'admirateurs jamais ne le corrompent,
    Soit qu'ils viennent d'un barde aux tristes oripeaux
    Ou d'un puissant évêque à l'étrange chapeau ;
    Avec le juste droit, nul risque qu'il ne rompe.

    Ne lui offre donc pas, dans sa cage, un beau merle,
    Ni d'épingle à cravate adornée d'une perle,
    Ni le pyrénéen et savoureux jambon.

    À la rigueur, s'il vient honorer ta masure
    Vers l'heure du berger, sers-lui avec mesure,
    Sur une table basse, un verre de bourbon.

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