Poème 'Ah!….Madame !' de ATOS

Ah!….Madame !

ATOS

«Ah :….Madame !
Madame…Ah…Madame !..
Ah ! Ah !…»

-Allons, Monsieur !
Il vous faut, maintenant, mener la fin de votre assaut !
Les anges s’embêtent à vous voir ainsi bête.
Ne cachez ni vos mains, ni le reste.
Il faut que je vois clairement
ce que vous vouliez si prestement
qu’en ce lieu éperdument je vous achète !

Où est donc cet emportement qui vous est passé par la tête ?

Je vous ai vu, matin, trousser joyeusement cette ruelle,
et hardiment monter ce chemin menant à mon petit jardin.

Vous sembliez si fringant et si joliment matelot,
Et vous voilà aussi rouge et cuisant qu’un gigot !

N’est il pas étrange de vous lire le soir tout enflammé dans vos mots,
et à midi vous voir planté devant moi de cette sorte
qu’on vous croirait assurément être tombé par mégarde dans l’eau !

«Ah :….Madame !
Madame…Ah…Madame !..
Ah ! Ah !….»

- Ah non ! Monsieur, voilà une insuffisance qui est de trop !
Je reçois de vous, fleurs, billets, parfums,
soupirs, brodequins, et autres dentelles,
Mes planchers ploient et mes armoires se rebellent !
Partout, y compris entre ces murs,
il se dit que vous êtes de toute ma personne férocement épris !
Et !… je vous vois…., ainsi !, soudainement transis !

Et vous voilà , ne trouvant ni la clé, ni le chambranle, ni la porte,
Mais trouverez vous, à la fin, au moins ce trou à votre poche ?

«Mais..Madame…Madame…Ah… !!!»

- Monsieur vous êtes un gardon fait pour le fond !
Vous êtes, Monsieur, ce qu’une autre aurait l’intelligence
de nommer : un nigaud.

Avez vous peur que l’été vous dérange ?
ou qu’un quelconque nuage vienne nous surprendre ?
à moins que vous ne craignez qu’un orage ici même vous tranche ?

Qu’attendez vous, Monsieur, pour me montrer à présent
tout ce que, hier encore, vous appeliez distinctement
l’unique moyen de votre éternel transport ?

«Mais, Madame…»

- Je m’ennuie, Monsieur, je m’ennuie d’être deux.
Mes roses, par trop, m’attendent !
Vous me faites penser Monsieur
à ce petit jardinier qui, à trop rêvasser de sa récolte,
finit par marcher lourdement sur la plus impatiente de ses plantes.

Vous étiez empressé et bien sachez que me voilà ici pressée
de prendre dès à présent tout mon congé.

J’ai, Monsieur, une profonde tendresse
aussi bien pour mes fleurs que pour votre promesse.

Les premières je les emporte,
quant à la seconde….je vous la rends.

Ah ! Et pour votre poche…
je vous conseille d’y fourrer au plus vite tous vos maux !
A défaut de corneilles, elle baillera à votre sexe ou bien aux anges.
En effet, il convient, à certaine grimace,
de ne point trop longuement leur montrer vilaine farce.

Monsieur, j’ai pour habitude d’accompagner un visiteur
Quant au gardon je les renvoie toujours à leur fond.

Monsieur,
Je vais prendre soin de mes roses
et vous libère de votre hameçon.

«Madame..!!!. Pour mon bocal ….Madame ?..
Madame ?…Ah !!!……- c’est à son cuir qu’on reconnaît la carpe !
Que l’on me ferre sur le champs si je ne m’y connais pas ! -….Madame !!!?…»

A tous les membres de l’Institut.
Sous l’angle de la rue Madame- Paris
En l’an……..et de grâce n’en bénissez plus !

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Commentaires

  1. Poème digne d'Evariste de Parny...Bravo Atos

  2. ;) Amitiés à toi Guillaume !

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