Ce n’est pas sans propos qu’en vous le ciel a mis
Ce n’est pas sans propos qu’en vous le ciel a mis
Tant de beautés d’esprit et de beautés de face,
Tant de royal honneur et de royale grâce,
Et que plus que cela vous est encor promis.Ce n’est pas sans propos que les destins amis,
Pour rabaisser l’orgueil de l’espagnole audace,
Soit par droit d’alliance ou soit par droit de race,
Vous ont par leurs arrêts trois grands peuples soumis.Ils veulent que par vous la France et l’Angleterre
Changent en longue paix l’héréditaire guerre
Qui a de père en fils si longuement duré :Ils veulent que par vous la belle vierge Astrée
En ce siècle de fer refasse encore entrée,
Et qu’on revoie encor le beau siècle doré.
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Joachim DU BELLAY
Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau...
- Ces cheveux d’or sont les liens Madame
- La nuit m’est courte, et le jour trop me...
- D'un vanneur de blé aux vents
- Déjà la nuit en son parc amassait
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon...
- Ces cheveux d’or, ce front de marbre
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- France, mère des arts, des armes et des lois
- Je me ferai savant en la philosophie
- Non pour ce qu'un grand roi ait été votre...
- Doulcin, quand quelquefois je vois ces...
- Si tu veux sûrement en cour te maintenir
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- Plus riche assez que ne se montrait celle
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Ô que tu es heureux, si tu connais ton heur
- Je ne suis pas de ceux qui robent la louange
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- En mille crespillons les cheveux se friser
- Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau... (12)
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome (6)
- Celle qui de son chef les étoiles passait (6)
- Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon... (5)
- Encore que l'on eût heureusement compris (5)
- Dessus un mont une flamme allumée (5)
- De voir mignon du roi un courtisan honnête (5)
- C'était ores, c'était qu'à moi je devais... (5)
- Astres cruels, et vous dieux inhumains (5)
- Tout effrayé de ce monstre nocturne (4)
Royale élégance
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C’est un roi convenable, il est toujours bien mis,
Un bienveillant sourire orne sa noble face ;
Un dieu lui conféra cette royale grâce,
Dieu qui jadis l’avait à sa mère promis.
Pour lui les courtisans sont presque des amis,
Même, le jardinier lui parle avec audace ;
Le cuisinier lui dit tout ce qui le tracasse,
Il ne méprise point ceux qui lui sont soumis.
Il boit des coups avec la reine d’Angleterre,
N’ayant aucun dessein de lui faire la guerre ;
Puis de la Jarretière elle l’a décoré.
Le sort tient loin de lui ce qui lui est contraire,
Sauf le trépas, auquel il ne se peut soustraire,
Il désire un tombeau sobrement arboré.
Royal plumage
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À cet oiseau royal les autres sont soumis,
Qui de son noble père a su suivre les traces ;
Il est fort bien nourri, mais il n’est pas vorace,
Il sait remplir son verre autant qu’il est permis.
Ses quelques courtisans sont aussi des amis,
Ils le sont devenus au fil du temps qui passe ;
Ils boivent au jardin sous une lune basse
À l’heure vespérale où dorment les fourmis.
Ce royaume n’a point de force militaire,
Les oiseaux sont chez eux partout sur notre Terre ;
Aucun n’est actionnaire, aucun n’est décoré.
Je les vois au matin planant dans l’atmosphère,
Eux qui, dans ces instants, n’ont pas l’air de s’en faire ;
Et d’autres sont au sol, en train de picorer.