Poème 'Déjà la nuit en son parc amassait' de Joachim DU BELLAY dans 'L'Olive'

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Déjà la nuit en son parc amassait

Joachim DU BELLAY
Recueil : "L'Olive"

Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d’étoiles vagabondes,
Et, pour entrer aux cavernes profondes,
Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ;

Déjà le ciel aux Indes rougissait,
Et l’aube encor de ses tresses tant blondes
Faisant grêler mille perlettes rondes,
De ses trésors les prés enrichissait :

Quand d’occident, comme une étoile vive,
Je vis sortir dessus ta verte rive,
O fleuve mien ! une nymphe en riant.

Alors, voyant cette nouvelle Aurore,
Le jour honteux d’un double teint colore
Et l’Angevin et l’indique orient.

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Commentaires

  1. Un vieux poète en son crâne amassait
    Un grand troupeau de rimes vagabondes,
    Et, se perdant en rêveries profondes,
    Au long du soir, les chimères chassait.

    Dans le foyer, la braise rougissait ;
    Au fond du verre, un peu de bière blonde.
    Quelques oiseaux gazouillaient à la ronde,
    Et le papier de vers s'enrichissait.

    Près du canal, comme une flèche vive,
    Une mouette a, survolant les deux rives,
    Surgi du ciel, par surprise, en riant.

    Cet oiseau blanc dans la nouvelle aurore
    Fait que le jour de plaisir se colore
    Et d'un sourire apporté d'Orient.

  2. Au Moulin Rouge
    ---------------

    Au Moulin Rouge un meunier amassait
    Plusieurs millions de graines vagabondes,
    Et, transporté par une joie profonde,
    En son grenier tout le jour les classait.

    Dans le couchant, le moulin rougissait ;
    L’homme parlait avec les graines blondes.
    Quelques rongeurs circulaient à la ronde,
    Et le moulin de grains s’enrichissait.

    Loin dans les airs, comme une flèche vive,
    Une hirondelle a survolé la rive
    De la Garonne, au soir, en souriant.

    Puis elle dort jusqu’à la fraîche aurore,
    Quand le moulin de rose se colore
    Comme les fruits qu’on trouve en Orient.

  3. La nuit insoumise
    ------------

    Un fort hibou des vivres amassait,
    Pour attirer les souris vagabondes ;
    Il le faisait par sagesse profonde,
    Ce vieux rusé, c'est ainsi qu'il chassait.

    Chaque rongeur ainsi se nourrissait,
    Qui savourait les bonnes graines blondes ;
    Leur panse alors devenait un peu ronde,
    Le prédateur sa table enrichissait.

    Car il faut bien que tout le monde vive,
    Tant pis pour vous, créatures chétives ;
    Vous n'irez plus nos réserves pillant.

    Pour chaque nuit doit venir une aurore,
    Ne la verra que celui qui dévore
    Ses invités, ses malchanceux clients.

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Joachim DU BELLAY

Portait de Joachim DU BELLAY

Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 à Liré en Anjou, et mort le 1er janvier 1560 à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l’origine de la formation de la « Pléiade », groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, « la Défense et illustration de la langue... [Lire la suite]

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