Poème 'De puits' de ATOS

De puits

ATOS

J’ai pu aimer.
Sais-tu ?
J’ai pu aimer,
et cela toute une vie.

J’avais en corps un cœur
que j’ai jeté dans un puits.
Et toi mon ange…
Tu as suivi.

C’est là que j’ai tué
mon amour de la vie
dans ton cœur
que j’ai moi-même maudit.

J’ai su aimer,
Sais-tu ?
J’ai su aimer,
et cela plus que ma propre vie.

Tu avais mon cœur
contre toi
au fond de ce puits.

C’est là que j’ai voulu tuer
le goût de te donner la vie.
Entendre ton cœur
C’était m’éloigner de lui.
Je l’aimais,
toujours et en corps,
bien plus que ta propre vie.

J’ai pu t’aimer,
Sais-tu ?
J’ai du t’aimer,
puisque malgré tout
tu es restée en vie.

Tu avais ce cœur
si fort d’être maudit.
Tu avais, mon cœur,
ce goût étrange d’une autre vie.
Tu avais toujours dans le regard
tout ce que je ne t’avais jamais dit

On peut mon ange
aimer
aimer à en vomir toute vie
aimer à en rester sans vie.

Pardonne-moi
Si je t’ai menti
les anges naissent parfois dans les puits.
C’est là que leur vient ce goût tendre et très étrange
de chercher en toute chose la source de la vie.

Mon cœur m’a dit que tu avais quitté le puits.
C’est vrai que tu as toujours su comment rester en vie :
Aimer
Aimer malgré tout ce que ce que je t’ai dit.

« I am the master of my fate:
I am the captain of my soul. »
William Ernest Henley – INVICTUS – Extrait

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