Diagnostic
Le front est balafré de plis. Les yeux ardents
Flambent de fièvre et sont noyés de pleurs. La bouche
Fait un trou noir, béant, plein de bave et farouche
Où la langue ballotte, où se collent les dents.
Le ventre convulsé s’enfle, rentre en dedans,
Puis ressort, bossué de nœuds, comme une souche,
Et les poumons, crachant le spasme qui les bouche,
S’essoufflent par la gorge en cris durs et stridents.
Mais quel est donc ce mal, ce coup d’épilepsie,
où l’on râle écumant, la cervelle épaissie,
Les sens perdus, les nerfs détraqués, où la chair
Semble un poisson vivant dans une poêle à frire?
Hélas, ce mal, c’est notre ami, c’est le plus cher,
C’est le consolateur des hommes, c’est le Rire.
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Jean RICHEPIN
Jean Richepin, né à Médéa (Algérie) le 4 février 1849 et mort à Paris le 12 décembre 1926, est un poète, romancier et auteur dramatique français. Ce poète turbulent, fils d’un médecin militaire originaire d’Ohis (Aisne), eut dans sa jeunesse une réputation de « fort en thème », ce qui lui permit de faire de... [Lire la suite]
Trou d’azur
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Je suis un transcendant symbole,
Bien connu de Jacques Lacan ;
Il me mentionne en remarquant
Que je ne dis nulle parole.
Je n’aime ni les paraboles,
Ni les messages provocants ;
Car ce n’est pas en se moquant
Qu’on évite les hyperboles.
C’est ma sagesse qui me sauve ;
Je ne crains rapace ni fauve,
Non plus de perdre mon chemin.
Maître de l’Empire des Signes,
Plus enivrant que n’est la vigne
Et plus pérenne que l’humain.
ou trou de Bâle ! Azurément c'est mieux ! quant à Lacan, là quand il veut !
En effet.