Poème 'Héliophobie' de ATOS

Héliophobie

ATOS

Que le soleil aille se faire pendre !
Qu’il cesse de nous narguer!
Qu’il aille se faire peindre en bleu,
Ou bien qu’il aille se faire la raie au milieu.
Qu’il aille où bon lui semble!
Mais qu’il cesse un peu de nous faire croire
Que sans lui la terre ne serait pas si ronde.

Que le soleil aille se faire pendre!
Qu’il cesse de se prendre pour un dieu!
Il est le maître d’un royaume de cendres,
Il est le souffle du désert,
Il est la mort du troupeau,
Il est l’enfer pour des mains mises en jachère,
Il est le sein vide de cette mère.

Que le soleil aille se faire pendre!
Qu’il cesse de couper la Terre en deux!
Qu’il aille s’il le veut se faire éteindre,
Ou bien qu’il aille baigner d’autres cieux.
Qu’il aille où bon lui semble!
Mais qu’il arrête un petit peu
De nous donner des rendez vous foireux.

Il peut bien disparaître!
Le soleil?… Moi je m’en fous.
C’est toujours sous sa coupe
Que les hommes baissent les yeux.
C’est toujours loin de ses feux
Que les hommes sont heureux.
Ce beau soleil ne sera jamais béni
Tant que le désert ne deviendra pas une prairie,
Tant que la poussière étouffera le village de mon ami.
Alors le soleil…
Il peut bien aller se faire pendre!
Quant à moi,même si j’en tremble,
C’est décidé ! Je resterai en bonne compagnie,
… Avec la nuit !

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