Poème 'Je vivais sans cœur' de Jules BARBEY D'AUREVILLY dans 'Poussières'

Je vivais sans cœur

Jules BARBEY D'AUREVILLY
Recueil : "Poussières"

Je vivais sans cœur, tu vivais sans flamme,
Incomplets, mais faits pour un sort plus beau ;
Tu pris de mes sens, je pris de ton âme,
Et tous deux ainsi nous nous partageâme :
Mais c’est toi qui fis le meilleur cadeau !

Oui ! c’est toi, merci… C’est toi, sainte femme,
Qui m’as fait sentir le profond amour…
Je mis de ma nuit dans ta blancheur d’âme,
Mais toi, dans la mienne, as mis le grand jour !

Je tombais, tombais… Cet ange fidèle
Qui suit les cœurs purs ne me suivait pas…
Pour me soutenir me manquait son aile…
Mais Dieu m’entr’ouvrit ton cœur et tes bras !

Et j’aime tes bras… tes bras mieux qu’une aile ;
Car une aile, hélas ! sert à nous quitter :
L’ange ailé s’en va, lorsque Dieu l’appelle…
Tandis que des bras servent à rester !

Porte-Maillot, Jeudi Saint 1852.

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Jules BARBEY D'AUREVILLY

Portait de Jules BARBEY D'AUREVILLY

Jules Barbey d’Aurevilly, (Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie, 2 novembre 1808 – Paris, 23 avril 1889) est un écrivain français ; surnommé le « Connétable des lettres », il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, poète, critique... [Lire la suite]

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