Poème 'Le crapaud' de Rosemonde GÉRARD ROSTAND dans 'Les Pipeaux'

Le crapaud

Rosemonde GÉRARD ROSTAND
Recueil : "Les Pipeaux"

Perdrix dont le cœur se tracasse
En longeant le pré de colza,
Aronde dont le chant se casse
Sitôt que le vol se posa,

Lézard dont le rayon traverse,
Vert, le mur des abricotiers,
Colimaçon des jours d’averse,
Rose, au bord de tous les sentiers ;

Nous connaissons votre manière
De vivre, enfantine et légère,
Mais vous, Crapaud, toujours si vieux,

Est-ce vrai qu’une année entière
Vous demeurez dans une pierre
Avec du soleil dans les yeux ?

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Commentaires

  1. Pour moi, si vite une année passe,
    Dit le crapaud, et c'est pour ça
    Que d'un an mon coeur ne se lasse.
    Car ce coeur toujours s'efforça

    Devant les maux, d'être de glace,
    Et lui que la douleur berça,
    Sachant toujours tenir en place,
    Contre le mal se renforça.

    je sais qu'il est d'autres manières
    De se rendre la vie légère ;
    Mais je n'en suis point envieux.

    Je dors dans mon berceau de pierre,
    Calme comme un buveur de bière
    Que l'âge rend insoucieux.

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Rosemonde GÉRARD ROSTAND

Portait de Rosemonde GÉRARD ROSTAND

Louise-Rose-Étiennette Gérard, dite Rosemonde Gérard, poétesse française, est née le 5 avril 1866 à Paris où elle est morte le 5 juillet 1953.
Elle est la petite-fille du comte Étienne Maurice Gérard, héros de Wagram. Son parrain est le poète Leconte de Lisle et son tuteur Alexandre Dumas. Dodette était son surnom... [Lire la suite]

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