Poème 'Le Mancenillier' de Léon DIERX dans 'Les Lèvres closes'

Le Mancenillier

Léon DIERX
Recueil : "Les Lèvres closes"

La jeunesse est un arbre aux larges frondaisons,
Mancenillier vivace aux fruits inaccessibles ;
Notre âme et notre cœur sont les vibrantes cibles
De ces rameaux aigus d’où suintent les poisons.

Ô feuilles, dont la sève est notre sang ! Mirage
Masquant le ciel menteur des jours qui ne sont plus !
Ironiques espoirs qui croissez plus touffus !
Tous nos désirs vers vous sont dardés avec rage.

Nulle bouche n’a ri, nul oiseau n’a chanté,
Nulle fleur n’est éclose aux grappes jamais mûres.
D’où viennent ces parfums, ces rires, ces murmures,
Vains regrets de ce qui n’a jamais existé ?

Arbre vert du passé, mancenillier sonore,
Je plante avec effroi la hache dans ton flanc,
Bûcheron altéré d’azur, vengeur tremblant,
Qui crains de ne plus voir le ciel mentir encore !

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Léon DIERX

Portait de Léon DIERX

Léon Dierx, né à Saint-Denis de La Réunion le 31 mars 1838 et mort à Paris le 12 juin 1912, est un poète parnassien et peintre académique français. Léon Dierx naît dans la villa de Saint-Denis aujourd’hui appelée villa Déramond-Barre, que son grand-père a rachetée en 1830. Il y vit jusqu’en 1860, année de son... [Lire la suite]

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