Poème 'Le petit poucet' de ATOS

Le petit poucet

ATOS

Arrête de trainer tes gosses au supermarché!
Arrête de leur montrer tout ce que tu ne pourras pas leur payer!
Arrête de leur crier de lâcher ce paquet et puis ce jouet!
Arrête de leur hurler de ne rien mettre dans ton panier!
Tu vas en faire des maudits,
Tu vas en faire des assoiffés.
Arrête de leur faire croire que tu n’es qu’un incapable.
Montre leur que t’es capable de renvoyer une balle,
Montre leur que tu connais l’arbre qui gratte le poil,
Fais les rêver et confie leur tes secrets.
Emmène les – tiens – pêcher le têtard,
Emmène les au bord de la Marne,
Emmène les s’aventurer au delà du bien plus loin,
Dis leur que si un jour ils apprennent à voler
Ce sera pour suivre les oies sauvages.
Arrête de t’ justifier tout le temps…!
« Trop grand » ou « pas besoin »
« le mois prochain » ou pas « vu à la télé »
Pourquoi qu’tu leur mens ?
Pourquoi t’ leur fais croire que c’est au poids de son panier
Qu’on reconnaît la richesse de son voisin de palier ?
Qu’est ce qui t’est arrivé pour que t’en viennes à penser
Que c’est chez les marchands que l’on élève ses enfants ?
Pourquoi qu’ tu leur mens ?
Pourquoi tu lui dis pas que c’est seulement
Parce que tu n’as pas assez d’argent ?
Que ce sera des raviolis premiers prix
Parce que sinon ils pourront pas participer à la sortie ?
Mais dis leur surtout – je t’en prie – que tout ça,… on s’en fout!
Parce que demain tu vas leur montrer comment griller des châtaignes!
Alors arrête de t’énerver!
Arrête de cacher la honte que tu t’inventes,
Derrière les têtes de gondoles,
Devant ces têtes de guignols.
Arrête de leur voler tout ce temps!
Il n’y a rien intéressant chez les marchands!
On y apprend la haine et puis la rage.
Le supermarché est un taudis où tu perdras tes enfants.
Pas la peine de lancer un appel à la caisse centrale
C’est au rayon des consoles
Que ton dernier sera méchamment conditionné.
C’est pas un endroit décent, crois moi.
C’est un endroit qui te rendra inintéressant.
Entre le parking et le caddy
son mercredi à ton gamin ?
Il est fumé.
Et toi… tu comptes ta cagnotte.
Tu as enfin gagné assez de points ?
Génial!
C’est donc samedi que vous serez tous ruinés!
Arrête de trainer tes gosses au supermarché, s’ te plait..
Arrête de leur dire que tu fais tes courses chez des voleurs
Ils commencent à penser qu’ils sont enfants de receleur!
Et qu’à la caisse 23, il y a, comme qui dirait, association de malfaiteurs.
Laisse pas tes gosses trainer au supermarché, s’ te plait!
ils ont le droit d’avoir des rêves bien plus grands que ceux que l’on te vend.

Poème préféré des membres

Aucun membre n'a ajouté ce poème parmi ses favoris.

Commentaires

Aucun commentaire

Rédiger un commentaire

© 2024 Un Jour Un Poème - Tous droits réservés
UnJourUnPoeme sur Facebook UnJourUnPoeme sur Twitter RSS